Le collectif No FakeMed, qui alerte régulièrement sur le danger des « fakes médecines », veut être très clair : « Il n'y a pas de bons ou de mauvais charlatans », parmi les naturopathes.
« La naturopathie reste une pratique illusoire aux procédés infondés et, en France aujourd’hui, une porte d’entrée majeure aux risques de dérives sectaires », écrit le groupe d'experts, dans un communiqué diffusé ce jeudi 19 janvier.
Une pratique maintes fois épinglée
Cette réaction survient suite à la diffusion, quelques jours auparavant, d'un communiqué de presse du Syndicat des professionnels de la naturopathie (SNP).
Dans le communiqué en question, le syndicat se plaint de « subir des attaques sans précédent » et d'être victimes « d'amalgames avec les charlatans », jetant ainsi le « discrédit » sur leur profession. Admettant qu'il y a « du ménage à faire » parmi les différents prestataires, l'organisation réclame à l'État un encadrement et une réglementation plus stricts de la profession.
Mais le collectif No FakeMed, fermement opposé à cette demande, n'est pas de cet avis et soutient, dans son communiqué, que « la naturopathie est une discipline prétendant de manière frauduleuse ou par ignorance disposer de compétences médicales ». Pour ces professionnels de santé, il n'y a d'ailleurs aucune distinction à faire entre les différents naturopathes, rappelant plusieurs fois « qu'il n’y a pas de bons ou de mauvais charlatans ».
Plus loin, le groupe d'experts rappelle que la Miviludes « a encore rappelé récemment le nombre conséquent de saisines en rapport avec la naturopathie ». Il félicite également la plateforme Doctolib d'avoir « su faire le tri » parmi ses prestataires. En octobre dernier, la plateforme de prise de rendez-vous en ligne a décidé de ne plus référencer les professions non réglementées, dont les naturopathes. Ces professionnels avaient six mois pour fermer leurs comptes. À mi-chemin du délai imparti, déjà 60 % des quelque 6000 praticiens se sont déjà exécutés, a indiqué Doctolib au Généraliste.
Pseudo-formations
Par ailleurs, selon No FakeMed, « le développement des formations en naturopathie n’a en aucun cas permis de diminuer l’innocuité de cette pratique » :
« Au contraire, en persuadant un nombre croissant de stagiaires qu’ils étaient aptes à prendre en charge la santé des patients, ces formations retirent tout doute et toute prudence aux pseudothérapeutes. Les syndicats arguent de ces formations pour faire la différence entre un bon charlatan et un mauvais charlatan », écrivent-ils.
Récemment, plusieurs représentants de la profession ont été accusés « de pratiques dangereuses, proches du charlatanisme ou de dérives sectaires ». Ces critiques ont notamment visé ces derniers mois des naturopathes se réclamant de Thierry Casasnovas et d'Irène Grosjean, deux personnalités influentes dans le milieu mais aux positions discréditées dans le monde de la santé.
La semaine dernière, un homme de 58 ans se présentant comme « naturopathe » et son fils ont été mis en examen jeudi après plusieurs décès survenus à la suite de jeûnes prolongés qu'ils avaient organisés lors de « cures hydriques », a annoncé le parquet de Tours.
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