On pourrait croire que la mise en place de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes il y a quatre ans aurait permis de les réduire. La réponse est négative une fois de plus pour l’année 2023. Les violences restent systémiques. Alors même qu’elles ont été largement médiatisées et que le ministère de l’Enseignement supérieur a lancé un grand plan national pour les résorber en 2021, les dysfonctionnements perdurent au sein des établissements d’enseignement supérieur.
2 % des répondants victimes d'agressions sexuelles
Au total, sur l’ensemble des établissements, 4 % des répondants déclarent avoir été témoins et 2 % déclarent avoir été victimes de tentatives d’agression sexuelle. Près d’un étudiant sur 10 déclare avoir été victime ou témoin d’agression sexuelle depuis son arrivée dans l’enseignement supérieur, et un étudiant sur 20 se dit victime de harcèlement sexuel. La prévalence des viols dans les grandes écoles (écoles de commerce, IEP, grandes universités, écoles d’ingénieurs) met en lumière les répercussions de la vie en communauté des étudiants de ces établissements. Les soirées étudiantes sont des lieux propices à la survenue de ces actes. Ainsi, beaucoup de viols surviennent durant la période d’intégration, notamment au mois de septembre, soit 19 % des viols dans les études de santé, 13 % en écoles de commerce par exemple. Autre illustration, 49 % des viols rapportés ont eu lieu durant la première année d’études, 22 % des cas durant la deuxième année. Quant aux victimes, ce sont majoritairement des femmes et des minorités de genre. Les agresseurs sont essentiellement des hommes, souvent connus par les victimes.
Peu d'écoute de la part des établissements
Pire, ces dernières se sentent démunies car pas entendues par les directions des établissements : 40 % des répondants ne se sont pas vus proposer des aides psychologiques ou juridiques parmi les étudiants qui le déclarent. Seuls 4 % l’ont signalé à une personne de leur établissement et 1 % ont effectué une procédure de signalement en ligne. Parfois même aucun dispositif de lutte contre les violences n’existe. Ce qui prouve encore la minimisation de la gravité de ces faits par l’établissement.
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