L’Association des villes universitaires de France (Avuf), présidée jusqu’à sa nomination au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités par Catherine Vautrin, vient de mettre à la disposition des collectivités locales un guide pratique pour inciter les élus locaux à œuvrer en faveur de la santé des étudiants.
Il s’agit « d’une boîte à outils » qui recense de « façon arbitraire » des solutions novatrices et des bonnes pratiques mises en place sur les territoires pour améliorer localement la santé des jeunes. « Nous ne revendiquons pas être le chef de file dans ce domaine mais il s’agit de dire aux élus qu’il y a un chemin pour agir afin de répondre aux besoins », a déclaré Michaël Delafosse, maire de Montpellier et vice-président de l’Avuf, ce mardi 23 janvier lors d’une conférence de presse organisée au ministère de la Santé.
À Montpellier justement, la première ville universitaire de France expérimente depuis octobre 2022 une unité mobile de prévention pour sensibiliser la population des quartiers prioritaires – dont les étudiants – aux problématiques de santé (santé mentale, alcool, vaccination, accès aux droits, etc.). À Nîmes, l’université a développé un dispositif pour améliorer le bien-être des étudiants.
Il n’y a pas de politique de santé publique s’il n’y a pas de politique de prévention
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
Des livrets téléchargeables pour aborder les thématiques comme les émotions, le sommeil ou l’apprentissage ont été élaborés par des chercheurs en psychologie et en Staps (métiers du sport). Le guide cite aussi la campagne « Je peux en parler » de l’association Nightline France, en partenariat avec le 3114 ou Psycom, pour sensibiliser les étudiants à la santé mentale.
Convaincre les jeunes…et les moins jeunes
Autant d’actions locales dont les élus pourront s’inspirer pour « coconstruire » leur propre modèle avec l’ensemble des acteurs, a martelé l’édile montpelliérain. « Avant, tout le monde travaillait un peu de son côté sans se parler. Il y avait une dispersion des moyens pour atteindre les objectifs », a-t-il ajouté. Selon le vice-président de l’Avuf, le dispositif « Mon bilan prévention » pour les 18-25 ans, mis en place par la Cnam pourrait servir d’indicateur de « succès ou non » de ce guide. « La question est de savoir comment les élus vont faire entrer ce public très mobile dans une démarche de prévention. Le challenge est devant nous ! », a-t-il estimé.
Présente en début de la conférence, Catherine Vautrin soutient pleinement cette initiative. « Il n’y a pas de politique de santé publique s’il n’y a pas de politique de prévention », a-t-elle souligné. À ses côtés, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a rappelé que sous son ministère, plusieurs mesures politiques ont été prises comme la mise en place de « chèques psy » pour permettre aux étudiants de consulter des psychologues (huit séances gratuites) ou encore le déploiement des services santé des étudiants (SSE).
Consciente des enjeux, l’ancienne ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, avait commandé et rendu public en octobre un rapport sur la santé des soignants, incluant celle des étudiants. Le nouveau binôme Santé/Enseignement supérieur a-t-il l’intention de reprendre ce travail ? Aucune des deux ministres ne l’a pour l’instant évoqué.
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