Le bilan en matière de santé sexuelle en France est paradoxal. Alors qu'il existe une variété de structures de prise en charge et de plans et politiques de santé sexuelle, il existe un problème majeur de lisibilité en terme de parcours. Exemple, 44 % des 15-25 ans ont des difficultés à identifier les structures vers lesquelles se tourner en matière de santé sexuelle. Différents facteurs d'alerte sont à prendre en compte : l'augmentation de la prévalence des IST, une couverture vaccinale faible et en baisse. Mais aussi on assiste à l'augmentation des IVG à répétition, la prise en charge variable des moyens de contraception par l'assurance maladie, la mauvaise lisibilité de l'offre, l'âge de la première grossesse avancée, les missions des Cegidd limitées...
Cibler les populations
On assiste à un changement de paradigme en matière de santé sexuelle. La tendance globale est dorénavant d'adapter les systèmes aux besoins de la population, et en ciblant les populations vulnérables, à savoir les personnes immigrées (Exemple significatif : 24 % des femmes immigrées ont accès à la contraception contre 72 % des femmes dans la population générale), les hommes ayant des rapports avec les hommes, les populations trans, les personnes en situation de prostitution et les personnes incarcérées.
Territoires
Un rapport publié par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) le 20 avril 2016 met notamment en avant la déclinaison territoriale de cette politique par les Cegidd (centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic). Ceux-ci viennent s'ajouter aux Corevih, aux centres de périnatalité, aux organismes de planification et d'économie familiale et aux CDAG et Ciddist. La création de ces nouvelles structures est plus ambitieuse qu'une simple fusion. Leurs domaines d'activité sont la prévention, le dépistage et le diagnostic des infections par les virus VIH, hépatites, IST. De nouvelles missions leur sont attribuées, à savoir l'accompagnement dans la recherche de soins appropriés et la prévention des autres risques liés à la sexualité.
Spécificité des Cegidd, ils doivent de plus adapter leurs actions et les diriger hors les murs, vers les populations les plus exposées au plan épidémiologique au risque de transmission du VIH, des IST, des hépatites virales B et C ou les plus éloignées du système de soins.
Financement
Il reste encore du pain sur la planche : sur un total de 50 millions d'euros dédiés aux Cegidd, seuls 2 millions sont orientées vers des populations ciblées. Il faudra pourtant faire vite si l'on veut atteindre le premier palier de la règle des 90-90-90 édictée par l'Onusida : à l'horizon 2020, 90 % des personnes contaminées devront avoir été dépistées. Dans ce même délai 90 % de ces patients devront être sous traitement et avec une charge virale supprimée. Tout un programme....
Consulter le rapport du HCSP, à télécharger sur ce lien.
D'après le colloque de Corevih en actions organisé par Décision Santé et Le Quotidien du médecin. Avec le partenariat institutionnel de VIIV Healthcare Paris le 1 er juillet dernier. Thématique : « Santé sexuelle et mise en place des Cegidd ».
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