Sur la période 2020-2021, marquée par l’épidémie de Covid-19, les couvertures vaccinales n’ont globalement pas diminué par rapport aux années 2018 et 2019. C’est ce que constate Santé publique France qui publie, en ce début de semaine européenne de la vaccination, les données relatives aux couvertures vaccinales de 2021.
La vaccination contre le méningocoque C progresse
Et l’année dernière, certaines couvertures vaccinales ont même augmenté par rapport à 2020. Progrès le plus significatif : celui de la vaccination contre le méningocoque C, obligatoire depuis le 1er janvier 2018 chez les nourrissons. « La couverture vaccinale de la première dose du vaccin contre le méningocoque C a augmenté de 3,8 points par rapport à 2020, et celle du rappel de 3,7 points. » Un renforcement des couvertures vaccinales qui ne concernerait pas que les enfants nés après l’obligation. « Le rattrapage de la vaccination contre le méningocoque C a augmenté dans toutes les tranches d’âges au-delà de 2 ans, de +2,0 à +5,4 points selon la tranche d’âge, par rapport à 2020, chez les enfants et adolescents nés avant l’entrée en application de la loi », se félicite Santé publique France par communiqué.
Autre évolution notable : une hausse du taux de vaccination des adolescentes contre HPV. De fait, « Santé publique France continue d’observer une augmentation de la couverture vaccinale chez les adolescentes, avec une progression de 5,2 points entre 2020 et 2021 ».
Les couvertures vaccinales anti-HPV encore loin de l'objectif de 60 %
Cependant, pour l’agence, ces quelques chiffres apparaissent encore insuffisants pour crier victoire.
Et ce d’abord en matière de vaccination anti-HPV. En effet, malgré les progrès enregistrés, en 2021, pour la première dose « la couverture vaccinale chez les jeunes filles de 15 ans (nées en 2006) était de 45 % ». Ainsi, elle restait loin de la barre des 60 % fixée par le Plan cancer 2014-2019.
La « marge de progression » apparaît plus importante encore chez les garçons – chez qui la vaccination est recommandée depuis le 1er janvier 2021 entre 11 et 14 ans. De fait, selon les premières estimations de la couverture vaccinale chez les adolescents, seuls « 6 % des garçons âgés de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin HPV au 31 décembre 2021 ».
Moins de 53 % des individus à risque vaccinés contre la grippe
Santé publique France affirme aussi que « les efforts de chacun doivent se poursuivre » vis-à-vis de la vaccination antigrippale. En effet, même si les taux de vaccination contre la grippe saisonnière ont augmenté depuis la saison pré-Covid-19 2019-2020 – où ils n’atteignaient pas 48 % –, « parmi l’ensemble des personnes à risque de grippe sévère, la couverture vaccinale était (encore seulement) de 52,6 % lors de la saison 2021-2022 ». Soit moins que les plus de 55 % atteints lors de la saison précédente, et surtout que l’objectif de 75 % établi, cette fois, par l’OMS.
Enfin, même les vaccinations traditionnellement les mieux suivies – dont les couvertures dépassent 90 % – sont aussi concernées. Alors que ces dernières années, ces couvertures vaccinales avaient enregistré des progrès significatifs, en 2021, cette dynamique de croissance s’est stabilisée. À l’instar du taux de troisième injection de vaccin hexavalent (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, Haemophilus influenzae b et hépatite B), qui n’a augmenté que de 0,6 point par rapport à 2020, « après +6,4 points de progression les années antérieures (entre les cohortes 2017 et 2019) », souligne Santé publique France. Dans le même esprit, la couverture vaccinale de la 3e dose du vaccin contre le pneumocoque n’aurait enregistré qu’une hausse de 0,1 point, « après +1,7 point de progression les années antérieures (entre les cohortes 2017 et 2019) ».
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