Une semaine après que des péricardites et myocardites post-vaccinales ont officiellement rejoint la liste des effets indésirables des vaccins à ARNm, l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) fait état, dans son dernier point sur la surveillance des vaccins anti-Covid-19, de deux nouveaux signaux de sécurité potentiels.
25 cas de polyarthrite rhumatoïde
Le premier concerne des cas graves de polyarthrite rhumatoïde signalés après administration de Comirnaty (Pfizer/BioNTech) ou de Spikevax (Moderna). De fait, entre l’arrivée de ces vaccins en France et le 1er juillet, 25 cas de ce genre ont été enregistrés, dont 22 après administration de Comirnaty, et 3 après injection de Spikevax.
Arguments en faveur d'un lien avec la vaccination : le délai relativement court (environ 6 jours en moyenne) entre l’administration des vaccins et l’apparition de symptômes de polyarthrite rhumatoïde ainsi que 3 cas de réintroduction positive (récidive lors de la seconde injection).
Reste cependant à confirmer et préciser cette association éventuelle, l'hypothèse qui semble à ce stade la plus probable étant que le vaccin pourrait favoriser les poussées chez des personnes déjà diagnostiquées - et non déclencher la maladie de novo. En effet, la majorité des sujets concernés présentait déjà des antécédents de polyarthrite rhumatoïde, et les autres apparaissaient, pour la plupart, à risque (femmes de plus de 55 en moyenne, dont certaines avaient déjà souffert de douleurs articulaires). À noter par ailleurs que selon les données préliminaires du registre européen de la Ligue européenne contre les rhumatismes (EULAR), 5 % des patients atteints de maladies rhumatismales et musculosquelettiques vaccinés à l'heure actuelle auraient présenté une poussée de leur maladie suite à la vaccination.
15 cas de néphropathie glomérulaire
Le second signal de sécurité potentiel concerne des cas de néphropathie glomérulaire également déclarés après injection de vaccin à ARNm. Au total, 15 cas ont en effet été signalés depuis le début de la campagne vaccinale, dont 12 avec Comirnaty et 3 avec Spikevax.
De même, les délais de survenue relativement courts après l'injection (1 à 30 jours) et quelques cas de réintroduction positive plaident en faveur d’un lien avec la vaccination. Élément d’inquiétude : un tiers des cas sont survenus chez des individus sans antécédents de néphropathie glomérulaire. En outre, des adultes de toutes les classes d’âge - de 20 à 80 ans - ont été touchés.
Pas de surrisque cardiovasculaire chez les plus de 75 ans
Quoi qu’il en soit, l'ANSM rassure. Ces évènements « ne remettent pas en cause le rapport bénéfice/risque des vaccins [à ARNm] », insiste-t-elle. Et ce d'autant plus que de nouvelles données confirment à nouveau la bonne sécurité de ces vaccins, et en particulier de Comirnaty.
Devant des inquiétudes, le groupement d'intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE vient en effet de réévaluer le risque cardiovasculaire à court terme (14 jours après la vaccination) de Comirnaty chez les personnes âgées. Pour ce faire, le groupe a croisé des données d'hospitalisation issues du système national des données de santé (SNDS) avec des données de vaccination extraites de la base du système d'information Vaccin COVID. Résultat : chez les personnes de plus de 75 ans, aucun surrisque cardiovasculaire significatif n'a pu être dégagé, les vaccinés de cette classe d'âge n'ayant pas déclaré plus d'infarctus du myocarde, d'AVC ischémique ou hémorragique, ou encore d'embolie pulmonaire que la normale.
En outre, l'ANSM rapporte pour la première fois des données de vie réelle très encourageantes sur la sécurité du vaccin de Pfizer chez les adolescents. Un mois environ après l’extension des indications de Comirnaty aux enfants de plus de 12 ans, les données de pharmacovigilance commencent à arriver, et montrent que « le profil d’effets indésirables chez les patients de 12-18 ans est globalement semblable à celui des patients adultes ».
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