La situation épidémiologique est bel et bien en voie d’amélioration. C’est ce que suggère le dernier point épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France. En effet, en semaine 5 (soit du 31 janvier au 6 février), l’agence a confirmé le ralentissement de la circulation du SARS-CoV-2 dans l’Hexagone.
Baisse de tous les indicateurs
L'instance rapporte une baisse de la totalité des indicateurs épidémiques. Au niveau national, le taux de dépistage a continué de reculer (-26 %). De plus, le taux d’incidence a diminué pour la deuxième semaine consécutive (- 29 %). Mais surtout, le taux de positivité, qui était toujours en augmentation la semaine dernière, a chuté pour la première fois (-1,6 %) après 16 semaines de hausse.
À l’hôpital, la pression s’allège aussi. « Au niveau national, le nombre de nouvelles hospitalisations était en diminution (-15 %) tout comme les admissions en soins critiques (-10 %) (données non consolidées) », détaille Santé Publique France. Une décrue confirmée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Depuis le 30 janvier, « le nombre d’hospitalisations liées à la vague Omicron est en baisse, pour les patients admis pour Covid-19 comme pour l’ensemble de ceux porteurs du virus », affirme l'instance. Selon Santé publique France, même le nombre de décès à l’hôpital et en ESMS a légèrement baissé (-5 %).
Dans ce contexte, alors que vendredi dernier, Santé Publique France pointait prudemment une phase de transition de la dynamique épidémique, ce matin, l’agence n’hésite plus à annoncer le franchissement du pic de la vague Omicron. « Nous observons une phase de décroissance qui laisse entendre qu’on a passé le pic », a déclaré lors du point presse hebdomadaire de Santé Publique France l’épidémiologiste Isabelle Parent du Châtelet.
Vigilance maintenue vis-à-vis des personnes âgées et du sous-variant BA.2
Toutefois, l’agence ne se risque pas encore à proclamer la fin de l’épidémie – contrairement à certains pays du nord de l’Europe. « La dynamique observée dans ces pays est différente de ce qu’on enregistre en France, et ce coronavirus nous aura appris à être prudent », souligne Isabelle Parent du Châtelet. D’autant que la circulation du SARS-CoV-2, certes en baisse, reste intense, près de 235 000 cas quotidiens ayant encore été enregistrés début février.
Autre point d’attention particulier : l’évolution de l’épidémie chez les plus de 60 ans. Car dans cette classe d’âge particulièrement vulnérable au Covid-19, le taux de positivité continue de s’élever.
De plus, si le sous-variant BA.2 d’Omicron – associé à une transmissibilité accrue et à une reprise de l’épidémie en janvier au Danemark – reste minoritaire, il semble gagner un peu de terrain en France. De fait, la dernière enquête Flash suggère que 6,5 % des cas de Covid étaient dus à ce sous-lignage en semaine 05, contre 5.4 % en semaine 04 et 1.9 % en semaine 03. Un phénomène qui, pour Santé Publique France, doit susciter plus de vigilance que d’inquiétude. « BA.2 ne semble pas progresser aussi rapidement en France que ce qui a été observé au Danemark. »
Quoi qu’il en soit, l’instance commence déjà à dresser le bilan de la vague Omicron. « Une hausse de la mortalité est observée depuis novembre 2021 dans toutes les sources de données disponibles pour l’analyse de l’évolution de la mortalité. » Une surmortalité qui a particulièrement touché les plus de 60 ans, et qui apparaît réellement imputable à l’épidémie – car « le nombre de décès sans mention de Covid-19 reste stable sur cette période ».
Vers un assouplissement des mesures concernant les cas contact et le masque
Face à l’évolution encourageante de la situation sanitaire, une levée au moins partielle des restrictions sanitaires est envisagée. S’appuyant sur un récent avis du Haut Conseil de la santé publique, le ministère de la Santé a en effet annoncé ce vendredi un assouplissement des mesures qui devrait prendre effet le 28 février. Une échéance « qui permettra d’enregistrer quatre semaines de baisse continue de l’incidence [du Covid-19] », plaide le gouvernement.
En pratique, cet allégement devrait d’abord concerner « la doctrine relative au dépistage des personnes contacts ». « Les personnes contacts n’auront plus à réaliser qu’un seul test (autotest ou test antigénique ou test RT-PCR) à J2 (soit deux jours après avoir eu l’information d’avoir été en contact avec une personne testée positive) au lieu de trois tests aujourd’hui (à J0, J2 et J4) », explique le ministère de la Santé. Deux points ne devraient toutefois pas changer : le nécessiter de confirmer tout autotest positif par un test antigénique ou RT-PCR d’une part, et les règles d’isolement d’autre part.
Le masque devrait également pouvoir être abandonné non plus seulement en extérieur mais aussi dans certains environnements couverts. Voire dans tous les lieux clos, excepté les transports et ceux non soumis au passe vaccinal.
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