Le pic de la vague Omicron reste finalement à venir. C’est ce qu’affirme Santé publique France dans son dernier point épidémiologique tandis que des experts avaient annoncé la décrue de la circulation du SARS-CoV-2 en début de semaine.
En effet, le 17 janvier, l’épidémiologiste Arnaud Fontanet avait indiqué sur France Inter que les infections avaient commencé à reculer mi-janvier. De fait, en fin de semaine dernière, le nombre de contaminations quotidiennes était passé sous la barre des 300 000 – alors que plus de 310 000 nouveaux cas quotidiens continuaient d’être enregistrés les jours précédents. Une situation qui apparaissait cohérente avec les prévisions de l’Institut Pasteur et l’évolution de l’épidémie à l’étranger, notamment au Royaume-Uni.
Le taux d'incidence toujours en augmentation
Cependant, pour Santé publique France, la circulation virale a globalement poursuivi son augmentation la semaine dernière : seule une « décélération » de cette dynamique de croissance aurait été enregistrée. Entre les 10 et le 17 janvier, le taux d’incidence a de fait presque atteint 3 100 cas pour 100 000 habitants, soit une hausse de 9 % – certes, moins marquée que le bond de près de 50 % observé la semaine précédente. Aussi, « le R effectif reste supérieur à 1 », souligne le Dr Isabelle Parent du Châtelet lors du point presse hebdomadaire de l’agence de santé publique.
Depuis quelques jours, les contaminations auraient même atteint de nouveaux records, plus de 425 000 cas ayant par exemple été détectés le 20 janvier. Dans ce contexte, certains experts évoquent le rôle potentiel d’un « nouveau variant », ou plutôt d’un sous-variant d’Omicron : le variant BA.2.
BA.2 : un sous-variant en croissance au Danemark
En fait, « il y a, à ce jour, trois sous-lignages d’Omicron qui ont été définis : BA.1, BA.2 et BA.3 », explique Santé publique France lors de son point presse. Parmi ces trois sous-lignages, BA.2 a été détecté dès le 1er décembre, ce qui n’apparaît pas anormal. « On est dans une situation internationale où le variant Omicron circule énormément dans tous les pays, donc il est normal qu’on observe au cours du temps une diversification génétique de ce variant », rappelle l’agence.
Jusqu’à présent, ce variant, minoritaire par rapport à BA.1, n’avait pas particulièrement attiré l’attention de la communauté internationale. Toutefois, le Danemark a récemment détecté un remplacement progressif de BA.1 par BA.2. « Les autorités danoises n’ont pas d’explication à ce phénomène mais le suivent de près : (…) des études sont en cours (dans le pays pour) comparer les propriétés de BA.1 et BA.2 et voir si ce remplacement de BA.1 par BA.2 est lié à des propriétés différentes, en particulier en termes de transmissibilité, d’échappement à la réponse immunitaire ou de sévérité », détaille Santé publique France.
BA.2. encore minoritaire en France
En attendant les résultats de ces travaux, l’agence rassure. D’abord car dans l’Hexagone, où les données de séquençage permettent de distinguer les sous-variants d’Omicron – contrairement aux données de criblage, qui détectent indifféremment tous les sous-lignages du variant –, BA.2 resterait rare. « À ce jour, (…) il y a des détections de BA.2 en France mais à des niveaux très faibles », rapporte Santé publique France, qui souligne qu’à part au Danemark, ce constat demeure partagé par de nombreux pays d’Europe.
De plus, l’agence suggère que si à l’échelle nationale les infections à SARS-CoV-2 continuent d’augmenter, la situation aurait commencé à s’améliorer dans quelques régions. En particulier, l’Île de France et la Corse ont vu leur taux d’incidence diminuer de 11 % et de 16 %.
Recul des hospitalisations
Mais surtout, la pression hospitalière due au Covid commence à s’alléger. La semaine dernière, « les nombres de passages aux urgences et d’hospitalisations après passage pour Covid-19 étaient en baisse pour la première fois depuis 14 semaines ». Au niveau national, les admissions en soins critiques auraient même reculé de près de 20 %.
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