Hors de collaborations, point de salut. En tout cas moins d’innovations et plus de laissés-pour-compte. Pour autant, les actions des acteurs se doivent d’être complémentaires. Les collectivités locales complètent l’action des agences régionales de santé, comme le soulignent le professeur Rougé, adjoint au maire de Toulouse, et le docteur Éric Régnaut, directeur du département prévention et promotion de la santé de l’ARS Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Les actions des collectivités locales et des villes en matière sociale et médico-sociale sont réelles dans le suivi des populations à risque et en difficultés sociales. L’ARS, pour sa part, doit inscrire comme elle le fera pour le prochain plan régional de santé, la prise en charge des hépatites dans ses priorités d’action. Le rôle de l’assurance maladie est essentiel dans le financement des médicaments particulièrement onéreux dans l’hépatite C. Les professionnels de santé publics et libéraux sont au centre des dispositifs. Mais l’action doit se concevoir, comme le rappelle Fabienne Godard (SOS Hépatite), avec l’implication des associations. Tous, en tout cas, souhaitent que la majorité des malades soient traités au plus vite et dans les meilleures conditions.
Du mieux
Les prises en charge et les traitements des hépatites s’améliorent grâce à l’arrivée de médicaments efficaces. 250 000 personnes sont aujourd’hui infectées en France. Elles étaient 500 000 en 1990. Les usagers de drogues (UDIV) constituent le principal réservoir de contamination. L’incidence de « génotype 3 » est élevée chez les UDIV. Dans ces populations, le problème de l’observance est réel. L’éducation thérapeutique est indispensable. Rappelons aussi que la prévalence de l’infection VHC se situe entre 14 et 19 % chez les personnes atteintes par le VIH. Les traitements du VHC, quant à eux, sont désormais moins lourds et moins redoutés par les malades. On peut imaginer l’éradication de l’hépatite C dans les dix ans. De ce point de vue, plusieurs pathologies associées vont s’atténuer voire disparaître. 1 700 décès surviennent toutefois encore aujourd’hui avec des évolutions connues vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. Toutefois la question du prix de médicament, jugé exorbitant, est un problème majeur pour les acteurs de santé et les représentants d’associations engagées comme SOS Hépatites et Act up.
La RCP oblige
La qualité de la prise en charge, la sécurité et la traçabilité reposent sur la prise de décisions collégiales au travers des RCP. Trois RCP sont autorisées en Midi-Pyrénées. Au CHU, le pharmacien est particulièrement sollicité au travers de 5 RCP par mois. Tous les acteurs impliqués agissent ensemble autour des réunions de concertation pluridisciplinaire où les cas des malades sont étudiés et les décisions prises. Les RCP réunissent les hépatologues, les virologues, des internistes et des pharmaciens. Les cas des interactions médicamenteuses et des toxicités sont particulièrement étudiés. À Toulouse autour du CHU, 372 dossiers ont été étudiés en 2015. Mais les libéraux ne sont pas en reste au travers d’initiatives du même type. Celles du Cregg (www.cregg.org) sont particulièrement suivies, notamment au travers de webstaffs. 655 cas ont été traités en 2015, comme le souligne le Dr Toutlemonde de la clinique Saint Jean.
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