Après trois nouveaux cas de surdosages sévères en vitamine D rapportés chez des nourrissons (dont deux avec menace du pronostic vital), l'agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) réitère ses mises en garde sur les compléments alimentaires.
En 2021, l’Agence avait déjà tiré la sonnette d’alarme suite au signalement de trois premiers cas pédiatriques d’hypervitaminose résultant d'un mésusage de compléments alimentaires contenant de la vitamine D. Elle avait émis à l’époque plusieurs préconisations pour limiter le phénomène. Mais « la survenue de trois nouveaux cas depuis montre que ces recommandations fortes ne sont pas suffisantes pour protéger le consommateur », déplore l’agence dans un nouvel avis, tout en soulignant la sévérité des effets indésirables rapportés (hypercalcémies sévères associées à une néphrocalcinose, anorexie, hypokaliémie, trouble de la repolarisation cardiaque).
Des substitutions sans équivalence
Ces nouveaux signalements ont été observés « après utilisation de compléments alimentaires ne convenant pas aux enfants de moins de 7 ans, contenant 5 000 UI ou 10 000 UI de Vitamine D par goutte », précise l’Anses. Comme pour les accidents rapportés précédemment, ces intoxications faisaient suite à la substitution de la vitamine D sous forme de médicament par un complément alimentaire « sur décision des parents ou à la suite d’un conseil imprécis d’un professionnel de santé ». Après le changement de produit, les parents ont continué à donner 4 gouttes/j malgré des concentrations bien plus élevées.
Face à ce constat, l’Anses appelle à nouveau à privilégier les médicaments pour la supplémentation et souligne que dans tous les cas « cet apport doit uniquement se faire sur prescription d’un professionnel de santé ».
Elle formule par ailleurs plusieurs propositions afin de mieux encadrer l’offre de compléments alimentaires. Alors que la concentration de vitamine D est exprimée par ml dans les médicaments et par goutte dans les compléments, l’Anses considère cette hétérogénéité comme « manifestement à l’origine des cas de surdosage » et préconise d’y mettre fin.
La « facilité d’accès à des compléments alimentaires contenant des doses très élevées de vitamine D » étant un autre facteur de risque de surdosage, l’avis plaide pour « un encadrement adéquat de leur formulation ».
L’Anses souligne enfin que ces produits ont été achetés sur Internet, « ce qui augmente le risque d’erreur de dosage par manque d’accompagnement ».
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