L'excès de poids concerne près de la moitié de la population française entre 30 et 69 ans, d'après une étude du BEH publiée aujourd'hui par l'INSERM et l'Assurance maladie. Pour les auteurs, « Ces données confirment l'importance de cette pathologie nutritionnelle en termes de santé publique ».
Une obésité globale de presque 16 %
Le pourcentage de l'obésité globale définie par un IMC supérieur à 30 kg/m2 s'élève à presque 16 % pour les deux sexes. En ce qui concerne l'obésité abdominale, elle se révèle plus élevée avec une prévalence de 41,6 % pour les hommes et de 48,5 % pour les femmes.
Sans surprise, l'obésité augmente avec l'âge passant d'environ 10 % pour les hommes entre 30-39 ans à près de 21 % entre 60 et 69 ans. De même pour la gent féminine où les chiffres évoluent de manière similaire avec 11,4 % entre 30 et 39 ans et 18,8 % entre 60 et 69 ans. La variabilité géographique a également été retrouvée avec une prévalence de l'obésité plus élevée dans le nord du pays (département du Nord et en Meurthe-et-Moselle).
Ces données recueillies en 2013 auprès de presque 29 000 participants dans cette tranche d'âge (30 à 69 ans) provenant de la cohorte Constances sont semblables à celles obtenues lors de l'étude nationale Obépi en 2012. On remarque notamment la même relation inverse entre obésité et le revenu. En revanche, les chiffres sur l'obésité abdominale diffèrent : celle-ci est nettement plus faible dans la cohorte Constances par rapport à Obépi. Ces divergences peuvent s'expliquer via la méthodologie. En effet, dans l'étude de 2012 le tour de taille était auto mesurée, alors que dans l'étude actuelle il l'a été en utilisant un protocole standardisé.
Plus de la moitié des femmes obèses sont métaboliquement saines
Autre constat intéressant : la prévalence des femmes obèses métaboliquement saines (MHO) est importante par rapport à d'autres travaux réalisés dans d'autres pays. Apparemment, dans cet échantillon, plus de la moitié des femmes obèses présentaient ce phénotype (51,8 %) et n'avaient donc pas de risque cardio-métaboliques que l'on retrouve souvent chez les personnes obèses.
Ce n'est cependant pas le cas des hommes ! Seulement 25,7 % des hommes présentaient ce phénotype MHO, la proportion de la gent masculine avec des facteurs de risque demeurait ainsi plus importante que celle des hommes obèses métaboliquement sains. Plus précisément, la prévalence des troubles cardio-métaboliques par catégories d'IMC démontre que 19,5 % des hommes en insuffisance pondérale, 26,6 % ayant un poids considéré comme normal et 49,9 % en surpoids avaient plusieurs facteurs de risque.
Les auteurs soulignent néanmoins que la prise de traitements médicamenteux n'a pas été prise en compte. Or, cela pourrait changer les estimations car il est possible que certaines personnes avec un profil métabolique dans la norme soient traitées. En effet, la prise en considération des traitements lors d'autres études européennes montrait des résultats moins conséquents. La cohorte italienne CHRIS suggérait une prévalence de 19 % du phénotype MHO chez les hommes et la cohorte anglaise UK NCDS l'évaluait à 28,8 % pour les femmes.
« Puisque vous êtes là, j’aimerais juste parler de votre poids… »
Alors que ces travaux pointent du doigt l'ampleur du problème de l'obésité devenu pandémique, une étude publiée dans The Lancet le 24 octobre démontre le rôle important que peut jouer le médecin généraliste pour conseiller ces patients obèses. En effet, évoquer l’opportunité de suivre un programme pour perdre des kilos lors d’une consultation de routine s’avérerait payant. Selon les chercheurs, ce "conseil minimal" ne durerait que 30 secondes en moyenne, mais ces quelques mots échangés pèseraient leur poids sur la décision des patients à agir pour lutter contre leur obésité.
Ces résultats devraient donc encourager les médecins généralistes à s’exprimer davantage sur le sujet car ils ne le font pas forcément, de peur d’offenser leurs patients ou de perdre du temps pensant que cette stratégie serait inefficace.
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