Près d'un adulte sur trois souffre d'HTA et la moitié l'ignore, a indiqué ce matin Santé publique France dans un article de son BEH consacré à la prévalence, au traitement et au contrôle de l'HTA en 2015 et à son évolution depuis 2006.
Ces résultats sont ceux de l'enquête nationale Esteban, une étude transversale menée entre avril 2014 et mars 2016 auprès d'adultes de 18 à 74 ans qui s'inscrit dans la continuité de l'Étude nationale nutrition santé (ENNS) réalisée en 2006. Cette précédente étude avait déjà fait grand bruit en révélant que moins du quart des hypertendus étaient à la fois dépistés, traités et contrôlés. En comparant les données à 10 ans d'écart, Santé publique France observe que l'hypertension n'est pas mieux détectée ni soignée.
Une prévalence de 30 %
Concernant la méthode, cette étude incluait une enquête par questionnaires en face-à-face, par auto-questionnaires, une enquête alimentaire et la réalisation d’un examen de santé. La PA était mesurée lors de l’examen de santé en centre d’examen de santé ou à domicile. L’HTA était définie par des valeurs de la pression artérielle systolique (PAS) ≥140 mmHg et/ou de la pression artérielle diastolique (PAD) ≥ 90 mmHg ou le remboursement d’au moins un traitement à action antihypertensive. Les patients traités par antihypertenseurs ont été identifiés grâce au Sniiram.
5Ainsi, 2 169 adultes, 974 hommes (45 %) et 1 197 femmes (55 %), ont bénéficié de deux mesures de la pression artérielle. La prévalence de l’HTA était de 30,6 % . Et elle était plus élevée chez les hommes que chez les femmes (36,5 % vs 25,2 %) et augmentait avec l’âge.
Seule 1 personne sur 2 avait connaissance de sa pathologie. Et parmi elles, 47,3 % étaient traitées par antihypertenseur. Sur les personnes traitées, seulement 55 % avaient une PA contrôlée (44,9 % chez les hommes et 66,5 % chez les femmes).
Les femmes ont une HTA moins bien contrôlée
Si la prévalence le niveau de connaissance et le contrôle de cette pathologie sont restés stables depuis 2006, seul fait véritablement nouveau : la proportion de femmes traitées a diminué de manière importante. « Chez les femmes, la prise en charge thérapeutique s'est même dégradée sur la période », regrettent les auteurs de l'étude.
Ils s'interrogent aussi sur l'effet de la suppression, en juin 2011, de l’ALD12 (hypertension artérielle sévère) de la liste des affections de longue durée pourrait avoir influé sur la proportion de personnes traitées pour HTA. « Si l’impact financier reste minime pour les bénéficiaires d’une couverture complémentaire, cette suppression de l’ALD12 entraîne une hausse du reste à charge pour les autres patients. De plus, la suppression de la « reconnaissance » de la pathologie par une ALD pourrait entraîner une moindre incitation des patients à initier ou poursuivre leur traitement. Néanmoins, aucune étude n’a, pour le moment, mis en évidence d’impact de cette suppression sur la prise en charge de l’HTA en France. »
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