Alors que la conférence internationale sur le sida ouvrira ses portes dimanche prochain à Vancouver (Canada), les Nations unies viennent d’annoncer une baisse de 35% des infections par le virus VIH sur 15 ans.
Hier, le depuis Addis Abeba, où il participait à une conférence internationale sur le financement du développement, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que la planète était bien partie pour une "génération sans sida. Le monde a atteint l'objectif 6 du Millénaire pour le développement. L'épidémie a été enrayée et inversée". En effet, il y 15 ans, en 2000 à New York, 193 États membres de l'ONU, et plus de 23 organisations internationales, adoptaient huit objectifs pour le développement, nommés objectifs du Millénaire, à atteindre pour 2015. Parmi eux, figurait la lutte contre plusieurs épidémies, dont le Sida.
Désormais dans le monde, 2 millions de personnes ont été nouvellement infectées en 2014, contre 3,1 millions en 2000, soit une baisse de 35,5%. Chez les enfants, la chute est plus spectaculaire encore, à -58%. Les décès liés au sida ont aussi chuté de 41% (à 1,2 million) depuis le pic de 2004.
Le rapport note que les efforts déployés ont permis d'atteindre la cible fixée en 2011 consistant à mettre 15 millions de personnes sous traitements antirétroviraux (TARV) en 2015, contre seulement 1 million en 2001. Et pour mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030, l'ONU demande que près de 32 milliards de dollars (29 milliards d'euros) soient désormais investis chaque année d'ici à 2020 dans la lutte contre le sida, contre 21,7 milliards actuellement.
La stratégie « 90-90-90 » de l’ONU
Dans ce but, l'ONU s'est fixé d’ici à 2020 des objectifs intermédiaires en utilisant une formule "90-90-90": 90% des personnes infectées avec le VIH doivent connaître leur statut (contre environ la moitié actuellement), 90% des personnes connaissant leur statut doivent suivre un traitement et 90% de ceux qui sont traités doivent voir leur charge virale devenir indétectable.
Certes le traitement est un outil essentiel pour mettre fin à l'épidémie mais il n'est pas le seul, soulignent les experts qui appellent à intensifier les efforts pour développer les stratégies de prévention, y compris la distribution de préservatifs, l'élimination de la transmission mère-enfant (seul Cuba y est parvenu jusqu'à présent), la multiplication des services de réduction des risques pour les personnes qui s'injectent des drogues ou encore la lutte contre la violence faite aux femmes. Le rapport regrette aussi qu'en 2014 encore 76 pays criminalisent les relations entre personnes de même sexe et 116 pays criminalisent les travailleurs du sexe.
Et l'ONU table sur l'arrivée d'un vaccin durant la prochaine décennie, a expliqué Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida.
L’Asie dans le viseur des experts
L'Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée, représentant 70% des cas, avec 25,8 millions de personnes vivant avec le VIH/sida l'an dernier.
Mais la région Asie/Pacifique, bien que moins affectée avec seulement 5 millions de personnes vivant avec le virus l'an dernier, préoccupe toutefois les experts en raison d'une recrudescence des cas. Les nouvelles infections y ont progressé de 3% entre 2010 et 2014. La Chine, l'Inde et l'Indonésie représentent 78% des nouvelles infections dans la région l'an dernier.
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