Les derniers chiffres de l’enquête Flash le confirment : la prise en charge de l’HTA marque le pas en France depuis 2009. Avec pour la première fois en 2017, un léger recul du taux d’hypertendus de plus de 35 ans traités et contrôlés. En fait, « l’hypertension artérielle est banalisée en France et considérée comme un simple facteur de risque », regrette le Dr Thierry Denolle, président de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA).
Face à ce constat, la société savante vient d’émettre 60 propositions officielles pour corriger le tir et « améliorer le contrôle tensionnel, en s'adaptant aux progrès techniques et aux demandes de la société ». Présentées à la presse à l’occasion du congrès annuel de la SFHTA, ces « recommandations » s’adressent avant tout aux autorités sanitaires.
Afin de mieux documenter la réalité de l’HTA en France, les auteurs plaident pour la mise en place de registres et d’étude épidémiologiques et la mise en œuvre d’évaluations nationales périodiques dédiées.
L’accent est mis aussi sur le diagnostic de la maladie. À ce titre, la SFHTA souhaite notamment favoriser l’utilisation de l’automesure et demande le remboursement d’un appareil d’auto-mesure tous les 5 ans pour tout patient hypertendu qui le souhaite.
Délégation de tâches
La société savante entend aussi optimiser le parcours de soin des patients, en favorisant notamment la délégation de taches « sous l’égide du médecin traitant ». « Aujourd’hui, un médecin traitant ne peut plus s’occuper tout seul de l’HTA », estime le Dr Denolle. Et de plaider pour l’implication des pharmaciens et des infirmières dans la mesure tensionnelle et l’éducation à l’automesure.
Un autre chapitre est dédié à l’optimisation et à l’harmonisation de l’offre médicamenteuse. Sous l’impulsion des patients, la SFHTA milite pour un conditionnement unique des traitements antihypertenseurs de 30 comprimés/boîte et une pérennisation des traitements génériques dispensés aux patients. Elle demande par ailleurs, que soit retirées du remboursement « les molécules antihypertensives dont la durée d’action et/ou l’efficacité est inférieure aux autres molécules de la même classe thérapeutique ». À l’inverse, les auteurs plaident pour le remboursement des associations triples chez les patients à haut risque cardiovasculaire « pour faciliter l’observance et améliorer le contrôle tensionnel ».
Plusieurs propositions ciblent enfin l'amélioration de la prévention de l’HTA (avec la correction des inégalités sociales et géographiques en la matière), le renforcement de la formation initiale et continue, l'encadrement et le soutien de l’innovation technologique, la promotion de la recherche clinique, l'élargissement des connaissances sur les formes particulières d’HTA ou encore l’accroissement des échanges avec les autres pays francophones.
« Il s'agit d'une véritable démarche de plan de santé publique », résume le Pr Joël Menard, ancien directeur général de la santé et partie prenante de l’initiative de la SFHTA, mais dont l’originalité est d'être portée par base pour faire remonter jusqu'à la ministre le problème de l'hypertension.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie