Avec un faible nombre de professionnels de santé spécialistes du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et une répartition inégale sur le territoire, le délai avant un diagnostic chez l’enfant est estimé entre 3 et 6 ans. Pour lutter contre l’errance médicale, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié en septembre des recommandations sur le TDAH chez l’enfant et l’adolescent, dans lesquelles elle recommande d’inclure les médecins généralistes dans la pose de diagnostic et l’initiation d’un traitement médicamenteux. En effet, seuls les psychiatres, pédiatres et neurologues y sont aujourd’hui habilités.
L’institution enjoint les pouvoirs publics à mettre en place une formation structurée et diplômante, qui permettra de qualifier les médecins « spécialisés » autorisés à prendre en charge le TDAH chez l’enfant. « Les recommandations vont donner de la légitimité aux professionnels qui se forment », se réjouit la Dr Virginie Desgrez, généraliste et membre du groupe de travail de la HAS. « Tout médecin doit être capable de faire un examen somatique comme un examen psychiatrique. Et c'est une manière de faire sortir ce dernier du champ réservé aux psychiatres », abonde le Pr Olivier Bonnot, pédopsychiatre à l’établissement public de santé Barthélemy-Durand (Sainte-Geneviève-des-Bois) et à l’université Paris-Saclay.
Aller au-delà du diagnostic
Le diagnostic doit d’abord reposer sur un entretien avec l'enfant et ses parents afin d'évaluer le développement du petit dans toutes ses dimensions (neurologique, psychomotrice, affective etc.). Il doit également comprendre un examen clinique et un recueil d'informations auprès de son entourage (familial, scolaire…). Le bilan neuropsychologique n’est plus considéré comme indispensable au diagnostic. « Le but n’est pas de nier ce bilan, il a son importance, explique Stéphanie Iannuzzi, neuropsychologue. Mais on sait à quel point il est difficile d’y accéder pour certaines familles. Nous n’avons pas souhaité leur imposer de double peine dans un parcours diagnostique déjà difficile. »
La HAS préconise d’axer l’entretien avec l’enfant sur sa perception des difficultés et les stratégies qu’il a adoptées pour les surmonter. Les médecins sont tenus d’aller au-delà du diagnostic avec un plan de soins et un accompagnement des familles. « Quand on voit des patients, on essaie de comprendre l’ensemble de leurs difficultés, puis on travaille avec eux pour qu'ils les comprennent à leur tour, témoigne le Pr Olivier Bonnot. Ensuite, on cherche à compenser ces problèmes pour les atténuer, voire les faire disparaître. »
À 9 mois et 6 ans, un examen de repérage des TND obligatoire
Le Parlement a adopté en novembre une loi visant à améliorer la prise en charge des personnes avec des troubles du neurodéveloppement (TND) et à favoriser le répit des proches aidants. Elle inscrit deux examens de repérage obligatoires des TND à 9 mois et au cours de la sixième année. Les grilles de repérage qui étaient disponibles comme guide seront désormais dans le nouveau carnet de santé. Les évaluations, intégralement prises en charge par l’Assurance-maladie, devront être réalisées par un médecin formé qui pourra orienter l’enfant vers un parcours de prise en charge adapté.
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