Le dernier Plan cancer y consacrait un chapitre à part entière :le numéro 6, « améliorer la coordination ville-hôpital et les échanges d’information entre professionnels ». Pourtant, d’après les résultats du « panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale » de la Drees et des URPS, les généralistes font toujours de ce point une de leurs difficultés majeures dans la prise en charge de leurs patients atteints de cancer.
Pourtant les résultats de l’étude montrent bel et bien que le généraliste est un acteur clé et ce de plus en plus. 55% des médecins interrogés avaient rempli moins de 10 demandes de mise en ALD pour cancer, 34% entre 10 et 20 et 11% plus de 20. Des chiffres en augmentation par rapport aux dernières études. Les généralistes eux-mêmes considèrent, à près de 70%, que leur rôle est très important sur des domaines comme l’accompagnement de la fin de vie ou le soutien psychologique. Malgré ce rôle de plus en plus important, peu de généralistes sont formés à l’oncologie (11%), même si 62% ont participé à de la FMC sur un thème oncologique au cours des cinq dernières années.
Mais une des principales difficultés identifiées par les généralistes reste leur relation avec l’hôpital et les spécialistes oncologues. Ce sont ces derniers qui sont leur source d’information première sur le cancer, pour 92% des généralistes, suivie des revues médicales nationales (84%), des recos de la HAS (57%) et des référentiels régionaux de cancérologie (54%). Mais si près de 85% des généralistes estiment que les informations reçues par l’hôpital et les spécialistes sont claires, un sur cinq considère malgré tout qu’elles ne correspondent pas toujours à leurs besoins et 39% qu’elles ne leur parviennent pas à temps.
Une information incomplète ...
Si la lisibilité des informations n’est pas mise en cause, c’est davantage l’absence de certains éléments qui pose problème. Moins d’un médecin sur cinq reçoit ainsi systématiquement l’information sur les effets secondaires attendus des traitements, un tiers n’est jamais informé de ce qui a été dit au patient sur son pronostic. Par ailleurs, plus d’un tiers n’est jamais sollicité pour donner son avis sur la faisabilité du retour ou du maintien à domicile. Le manque d’information est particulièrement révélateur lors de l’annonce du diagnostic, pour laquelle trois quarts des généralistes sont partie prenante. En effet l’étude de la Drees révèle que seuls 31% des médecins « disposaient d’une information complète, telle qu’elle est recommandée dans le plan Cancer ». C’est-à-dire, le compte rendu d’anatomopathologie (CA) plus un compte rendu de RCP et le programme personnalisé de soins (PPS).
... au détriment de la prise en charge
Une information incomplète parfois au détriment des patients. « Lors de cette consultation, 62% des patients ont demandé des explications sur leur traitement et, dans la moitié des cas, les médecins ont déclaré qu’ils n’avaient pas les informations nécessaires pour informer leur patient » souligne ainsi la Drees. Les difficultés éprouvées par deux tiers des médecins pour « accompagner les patients en fin de vie, gérer les effets indésirables des traitements (…) et prendre en charge les séquelles du cancer » sont « principalement liées à un défaut de transmission de l’information par les confrères spécialistes et à l’insatisfaction qui en découle » explique l’étude. Mais au-delà d’un échange de documents c’est une véritable collaboration qui fait défaut dans les échanges hôpital-ville. L’analyse de la Drees conclut donc à la nécessité d’une « définition claire des rôles respectifs » et d’une « communication sans intermédiaire, dans les temps et dans les deux sens ».
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