1,6 million de fumeurs en moins en 2 ans… À quelques jours de la journée mondiale sans tabac du 31 mai, les données du baromètre annuel de Santé publique France publiées dans le BEH, montrent que la prévalence du tabagisme continue de chuter en France.
25 % de fumeurs quotidiens
Après la baisse « historique » du nombre de fumeurs (-1 million) enregistrée entre 2016 et 2017, les auteurs (Raphaël Andler et col.) objectivent un nouveau recul avec 600 000 consommateurs réguliers en moins entre 2017 et 2018. Sur cette période, la prévalence du tabagisme quotidien est passée de 26,9 % à 25,4 % (28,2 % des hommes et 22,9 % des femmes), « ce qui reflète non seulement l’arrêt du tabac par les fumeurs, mais aussi la réduction du nombre de jeunes qui entrent dans le tabagisme », décrypte le Pr François Bourdillon dans l’éditorial du BEH.
Augmentation régulière des prix du tabac, mise en place du paquet neutre, remboursement des substituts nicotiniques, ou encore mois sans tabac, etc., pour le directeur général de Santé publique France, « ces bons résultats traduisent l’impact de la politique publique cohérente, déterminée et de ses nombreuses mesures ».
Des inégalités sociales persistances
Pour autant, ce succès « ne doit pas masquer le fait que la France garde un taux de prévalence du tabagisme quotidien très élevé en comparaison à d’autres pays de même niveau économique » (16 % de fumeurs en 2016 en Grande-Bretagne, 15 % aux États-Unis et en Australie en 2014-2015).
Autre bémol, bien qu’elles tendent à se stabiliser, les inégalités sociales en matière de tabagisme restent très marquées. Ainsi, la prévalence du tabagisme quotidien est maximale parmi les chômeurs (39,9 %), tandis que moins de 20 % des personnes les plus diplômées (niveau d’étude supérieur au baccalauréat) fument quotidiennement versus 28,2 % pour le reste de la population.
Une mortalité liée au tabac en hausse chez la femme
Par ailleurs, « même si cette tendance encourageante se poursuit dans le temps, l’impact sanitaire du tabagisme ne déclinera pas dans un futur proche, en raison de la période de latence qui sépare la consommation tabagique de la survenue des maladies » préviennent Christophe Bonaldi et col. dans un autre article du BEH.
Selon les estimations de ces chercheurs, en 2015, plus de 75 000 décès étaient attribuables au tabagisme, ce qui correspond à environ 13 % des décès. Sans surprise, les cancers arrivent en tête des pathologies liées au tabac les plus meurtrières (61,7 % des cas), suivies des maladies cardio-vasculaires (22,1 %) et des pathologies respiratoires (16,2 %).
Si la mortalité liée à la cigarette poursuit sa tendance à la baisse pour les hommes (-1,1 %), l’évolution au cours des 15 dernières années est plus défavorable aux femmes (+5,4 % an entre 2000 et 2015).
« Ces données dramatiques sont autant d’éléments de plaidoyer pour renforcer encore la lutte contre le tabagisme en France », conclut François Bourdillon.
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