L’assiette des Français comporte "toujours plus de produits transformés" (plats préparés, desserts, pizzas, biscuits, viennoiseries, soupes…), en majorité d'origine industrielle, note l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) qui vient de publier les résultats sur sa 3e étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française, "INCA 3".
Les Français consomment en moyenne 2,9 kg d’aliments chaque jour, soit environ 2 200 kcal, dont 50 % de boissons. Jusqu’à l’âge de 10 ans, les enfants consomment en moyenne 1,6 kg d’aliments et de boissons par jour. Cette quantité s’élève à 2,2 kg entre 11 et 17 ans. Si les hommes sont plus voraces que les femmes, celles-ci privilégient les yaourts et fromages blancs, les compotes, la volaille et les soupes. Tandis que ceux-là sont plutôt amateurs de fromages, de viandes, de charcuteries, de pommes de terre et de crèmes dessert. À tout âge, l’apport énergétique total est supérieur chez les individus de sexe masculin comparés au sexe féminin.
Hommes ou femmes, tous deux consomment trop de sel : en moyenne 9 g/j pour les premiers et 7 g/j pour les secondes alors que le PNNS conseille au maximum et respectivement 8 g/j et 6,5 g/j. A l'inverse, les apports en fibres - 20 g/j chez les adultes - restent trop faibles alors que les apports recommandés doivent atteindre 30 g/j.
Des frigos pas assez froids, beaucoup de compléments alimentaires
Autre fait marquant, INCA 3 a identifié de nouveaux comportements potentiellement à risque pour la santé avec l’augmentation de la consommation de denrées crues (poissons et viandes de bœuf surtout), des temps de conservation des aliments au-delà des dates limites, des températures relevées dans les frigos trop élevés. La moitié des ménages ont un réfrigérateur dont la température est trop élevée et 44 % affichent un niveau supérieur à 6 °C.
Elément nouveau dont s'alarment les experts de l'Anses : la consommation de compléments alimentaires ne cesse de progresser aussi bien chez les enfants de 3 à 17 ans, passant de 12 % à 19 %, que chez les adultes dont 29 % en consomment alors qu’ils étaient à 20 % entre 2006-2007. Ce sont les femmes âgées de 18 à 44 ans ayant un haut niveau d’étude qui en consomment le plus, notamment en hiver. Ces compléments sont principalement achetés en pharmacie mais leur vente sur internet ne cesse de progresser. L’Anses rappelle que les compléments alimentaires, trop souvent perçus comme anodins, peuvent exposer à des risques. L’agence rappelle qu’elle a mis en place depuis 2009 un dispositif de nutrivigilance pour repérer et expertiser d’éventuels effets indésirables liés aux compléments alimentaires.
Une sédentarité qui reste préoccupante
Autre constat, en matière de surpoids et d'obésité, d'activité physique et de sédentarité, la situation est "toujours préoccupante". En 2014-2015, 13 % des enfants et adolescents (jusqu’à 17 ans) et 34 % des adultes de 18 à 79 ans sont en surpoids, 4 % et 17 % respectivement sont obèses. L'agence sanitaire relève de surcroît, un pourcentage "alarmant" de sédentaires : la moitié des 11 à 14 ans, deux tiers des adolescents de 15 à 17 ans et plus de 80 % des adultes de 18 à 79 ans sont concernés. En sept ans, le temps quotidien passé devant un écran pour les loisirs a augmenté de 20 minutes en moyenne chez les enfants et de 1 h 20 chez les adultes, passant respectivement de 2 h 45 à 3 h 05 et de 3 h 30 à 4 h 50 par jour en moyenne, indique Jean-Luc Volatier de l'Anses.
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