Un piège à moustiques pour lutter contre le palu sans les pesticides

Publié le 11/08/2016

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Des scientifiques néerlandais et kényans ont conçu un piège à moustiques qui utilise l'odeur corporelle humaine pour attirer les insectes porteurs du paludisme. Le dispositif a cette semaine les honneurs du Lancet qui consacre un article aux résultats d'une étude de trois ans menée au Kenya.

Ces recherches ont été menées par l'université de Wageningen (Pays-Bas) et des chercheurs du Centre kenyan international de physiologie et d'écologie des insectes et de l'Institut tropical et de santé publique suisse sur l'île kenyane de Rusinga, sur le Lac Victoria, avec la participation de l'ensemble de ses 25.000 habitants.

Et ça marche ! Fonctionnant à l'électricité grâce à des panneaux solaires installés pour l'étude, les appâts ont ainsi été fixés dehors ou dans les foyers, en plus des moustiquaires et des médicaments anti-malaria. Selon les auteurs, ces appâts particuliers à l'odeur synthétique ont permis d'attraper 70% de la population locale de moustiques porteurs de malaria et faire ainsi chuter les cas de maladie de 30% dans les ménages qui les emploient,

"Le piège odorant peut aussi offrir une solution pour des maladies comme la dengue ou le virus zika", assure l'université de Wageningen. La dengue et le virus zika sont causés par des parasites que transporte une espèce de moustique (du genre Aedes) différente de celle porteuse de la malaria (du genre Anophele), mais cette espèce est aussi attirée par les odeurs humaines.

L'invention des chercheurs réduit également le besoin de recourir à des pesticides pour contrôler la population de moustiques, qui y sont de plus en plus résitants. "Lutter contre la malaria sans insecticides est mon rêve suprême!", a déclaré Willem Takken de l'université de Wageningen.