L'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID/NIH) avait annoncé le 28 août que les essais humains de vaccins contre Ebola commençaient début septembre. Une première personne a en effet été vaccinée en début de semaine aux Etats-Unis. Ainsi que le Pr Jean-François Delfraissy (CHU Bicètre,Directeur de l'Institut de Microbiologie et des Maladies Infectieuses) le confie au Généraliste, «le vaccin de GSK, développé développé avec l’US Army et le NIH au titre de la lutte anti-terroriste d’origine biologique, a été administré ce mardi pour la première fois à un homme aux Etats-Unis pour tester son innocuité. 20 autres sujets vont le recevoir aux US, 30 en Angleterre, 20 au Mali et 15 en Gambie.» Les tests humains constituent la première étape ("phase 1") du processus de validation qui en comporte trois. Ils se font sur des sujets sains (non infectés) pour vérifier si le vaccin est bien toléré et s'il induit une bonne réponse immunitaire.
Cette première intervient alors que la revue Nature Medicine a publié les résultats d’une étude qui montre qu’une injection d'un vaccin expérimental, renforcée par une piqûre de rappel, permet une protection "rapide et durable" contre Ebola chez des singes. Une injection du vaccin à des macaques, leur a procuré "une protection complète à court terme et partielle à long terme" contre Ebola, notent les auteurs de cette étude. Les animaux qui ont ensuite eu la piqûre de rappel dans le cadre d'un nouveau schéma vaccinal en cours d'étude ont développé par la suite une immunité "durable".
Pour les auteurs de cette étude, il s'agit de la première démonstration d'une protection durable conférée par un vaccin contre le virus Ebola Zaïre, l'espèce virale à l'origine de l'épidémie actuelle. L'équipe de Nancy Sullivan du centre de recherche du NIAID a développé un vaccin basé sur un adénovirus (virus de rhume) de chimpanzé baptisé "ChAd3", qui sert de transporteur, ou vecteur, pour délivrer des fragments de matériel génétique du virus Ebola dans les cellules du sujet vacciné. Ces fragments de matériel génétique ne sont pas infectieux mais aident l'organisme à apprendre à reconnaître le virus Ebola pour s'en défendre.
En pratique, différentes doses du vaccin ChAd3 ont été testées. Puis, une dose de virus Ebola qui aurait été mortelle s'ils n'avaient pas été immunisés, a été injectée aux singes. Quatre singes, avec une seule injection du vaccin expérimental, étaient toujours immunisés cinq semaines plus tard. L'effet protecteur s'amenuisant au fil du temps, seuls deux d'entre eux restaient protégés dix mois après. Les quatre singes qui ont eu la piqûre de rappel, huit semaines après l'injection initiale, restaient complètement protégés contre l'infection dix mois après, selon les chercheurs. Le rappel contient un composant différent (virus de la vaccine atténué).
Le temps presse, car le virus Ebola a déjà fait 2.296 morts sur 4.293 cas, selon le dernier bilan publié par l'OMS au 6 septembre, près de la moitié des cas mortels ayant été signalés ces derniers 21 jours.
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