« Que faire face à ce bilan catastrophique ? » Voici la question que pose le Pr Philippe Descamps (CHU d’Angers) dans une lettre ouverte adressée aux candidats à l’élection présidentielle afin de les sensibiliser à la vaccination contre le virus HPV dont la politique serait « un échec » en France. Soutenu par le CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens français) et de la SFCPVG (Société Française de Coloscopie et Pathologie Cervico-vaginale), le spécialiste affirme que « les pouvoirs publics et les élus doivent assumer leurs responsabilités et engager au plus vite une relance de la vaccination contre le papillomavirus en France ».
L’échec français
En effet, la couverture vaccinale reste faible dans l’Hexagone avec 2 jeunes filles sur 10 vaccinées, contre 8 à 9 sur 10 dans d’autres pays industrialisés, classant la France aux derniers rangs en Europe. Ces données montrent que l’un des objectifs du plan cancer de 2014 qui fixait une couverture vaccinale d’au moins 60 % en 2019, sera difficile à atteindre. Pour le praticien « ce constat est terrible » car huit femmes par jour sont diagnostiquées pour un cancer du col de l’utérus et trois d’entre elles mourront malgré les traitements.
Or, afin de réduire les risques de survenue de cancers associés au virus, certains pays comme l’Autriche, l’Italie ou les États-Unis ont mis en place des programmes pour vacciner les jeunes filles comme les jeunes hommes. Or, pour le médecin, « si cette stratégie est adoptée en France, elle permettrait de désexualiser la vaccination et limiterait probablement l’actuelle réticence des parents ».
L’engagement politique indispensable
Par ailleurs, le spécialiste entend dire stop à la désinformation : « œuvrons pour que l’on cesse de mettre en exergue des pseudo-spécialistes incompétents qui dénigrent le vaccin anti-HPV », rappelant que le vaccin est sûr et que le nombre de maladies auto-immunes n’est pas supérieur chez les jeunes filles vaccinées. Il tient également à mobiliser les responsables politiques en particulier « les futurs candidats à l’élection présidentielle » en demandant s’il est « politiquement acceptable de savoir que le cancer du col de l’utérus aura quasiment disparu dans dix ou vingt ans dans certains pays européens alors que nous déplorerons encore le décès de 1 000 femmes par an en France ? ».
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