À moins d’un mois avant l’entrée en vigueur des nouvelles conditions de prescription et de délivrance des spécialités à base de valproate de sodium, l’ANSM tire la sonnette d’alarme.
Alors qu'à partir du 1er janvier 2016, plus aucune délivrance de ces spécialités ne pourra se faire aux patientes sans présentation d’une prescription initiale annuelle émanant d’un spécialiste et d’un formulaire d’accord de soins signé, l’ANSM s’inquiète du peu d’écho qu’ont eu jusqu’à présent ces nouvelles règles tant au niveau des patientes que des professionnels de santé.
Les nouvelles règles de prescription peu connues
Selon un sondage téléphonique ANSM/ViaVoice réalisé fin Octobre auprès de 202 pharmaciens, seulement 77 % d’entre eux connaissent les nouvelles conditions de prescriptions (CPD). Côté patientes, 62 % se disent peu ou pas informées tandis que plus de la moitié (55 %) n’ont pas d’ordonnance de spécialistes et la grande majorité (94 %) n’ont pas signé d’accord de soin.
Même s’il ne s’agit que d’une enquête téléphonique, ces chiffres laissent craindre le pire pour janvier. Avec notamment, un risque d’interruptions intempestives de traitements, potentiellement dangereuses pour les patientes épileptiques.
Le nouveau cahier des charges est pourtant connu depuis mai 2015. A cette date, en raison d’un risque accru de malformations et de troubles du comportement observé chez les enfants nés de mères traitées par valproate de sodium, l’ANSM avait serré la vis sur les conditions de prescriptions et de délivrance de ces traitements.
Depuis, les spécialités à base de valproate et leurs dérivés ne doivent plus être prescrites chez les filles, adolescentes, femmes en âge de procréer et femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses. Le cas échéant, la prescription initiale doit être faite par un spécialistes en neurologie, psychiatrie ou pédiatrie selon l’indication et nécessite l’information des patientes et le recueil d’un accord de soins. L'intérêt de la prescription doit être réévaluée annuellement par un spécialiste. Autant de mesures qui deviennent opposables dès janvier prochain.
"Les patientes en âge de procréer ou susceptibles de l’être un jour et actuellement traitées par ces spécialités doivent donc consulter un médecin spécialiste dans les meilleurs délais (si cela n’a pas déjà été fait), afin qu’il réévalue la nécessité du traitement et qu’il leur fasse signer un accord de soins en cas de maintien du traitement" rappelle l'ANSM.
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