C’est un pas décisif que viennent de franchir les autorités sanitaires américaines, par la voix de leurs CDC, en recommandant l'utilisation d'antirétroviraux de façon préventive contre le sida pour tous les groupes à risque, dans le cadre d’une approche appelée PrEP (pre-exposure prophylaxis). Une "real politique sanitaire" motivée par l’incidence de l’infection par le VIH qui ne change pas depuis 20 ans, 50.000 nouveaux cas apparaissant chaque année Outre Atlantique, malgré les campagnes d’incitation à l'utilisation des préservatifs.
Le principe de cette prophylaxie préexposition consiste à proposer à des personnes non infectées par le VIH des traitements antirétroviraux pour se protéger du risque de contamination. Il repose sur la capacité de ces traitements à bloquer les mécanismes infectieux. Sur la base d’études soulignant l’efficacité de l’antirétroviral Truvada®, la Food and Drug Administration avait donné une extension d’autorisation de mise sur le marché à l’association ténofovir-emtricitabine dans cette indication en 2012.
Quatre groupes d’individus elligibles
Cette nouvelle initiative des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), vise essentiellement quatre groupes de sujets sérodivergents : les hommes homosexuels qui ont des relations sans préservatif, les hétérosexuels ayant des partenaires à hauts risques comme des utilisateurs de drogues injectées, les hommes bisexuels ayant des rapports non protégés, ainsi que toute personne qui a des relations sexuelles régulièrement avec des partenaires dont la séropositivité est connue. Enfin, quiconque qui partage des seringues et s'injecte de la drogue.
Les sujets qui se soumettront à ce traitement auront un test dépistage avant de débuter les antirétroviraux , puis tous les trois mois. Le but étant de ne pas traiter "préventivement" des personnes porteuses du vih et qui l’ignorent. Selon les CDC, jusqu'à 500.000 Américains pourraient bénéficier de ce traitement contre seulement 10.000 actuellement.
Des résistances à la PrEP
Mais tous les experts ne valident pas cette prophylaxie pré-exposition. Ils redoutent l’émergence de résistances, l’abandon du préservatif ou encore l’augmentation des IST. En France, aucune recommandation de ce type n’est à ce jour validée. Et cette stratégie fait l’objet de l’essai ANRS IPERGAY, débuté en janvier 2012.
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