Les preuves à charge s’accumulent pour le virus du Zika. Alors que mercredi 13 avril une publication du NEJM confirmait pour la première fois avec certitude le lien entre Zika et microcéphalie, une étude française publiée en ligne dans la même revue apporte aujourd’hui la preuve de la transmission sexuelle du virus.
Dans ce travail, les chercheurs ont montré 100 % de corrélation génétique entre la forme du virus présente chez un homme ayant contracté le virus au Brésil et celle d’une femme n’ayant jamais voyagé dans une zone épidémique mais ayant eu des rapports sexuels avec lui.
Obtenus grâce à des analyses moléculaires ces résultats « confirment « , que la transmission sexuelle du virus ZIKA existe et qu’elle doit être prise en compte dans les recommandations du fait de la persistance du virus dans le sperme plusieurs semaines après l’infection, résume Yazdan Yazdanpanah co-auteur de l’étude et chercheur à l’Inserm.
En Février, les autorités sanitaires américaines avaient déjà rapportés plusieurs cas de transmissions sexuelles « possibles » et l’OMS, comme le HCSP avaient alors émis des recommandations « de précaution » préconisant aux femmes enceintes vivant en zones d’épidémie, d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant la durée de la grossesse et de consulter en cas de signes cliniques évocateurs d’une infection Zika. Les femmes en âge de procréer étaient vivement encouragées à envisager une contraception pendant la durée de l’épidémie de Zika dans la zone où elles vivent tandis qu’il était recommandé aux hommes d’éviter tout rapport sexuel non protégé avec une partenaire enceinte, ayant un désir de grossesse ou en âge de procréer. Enfin, les femmes enceintes vivant dans des zones indemnes d’épidémies étaient invitées à éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme ayant pu être infecté par le virus Zika en cas de grossesse en cours.
Des recommandations d’autant plus importantes qu’il semble désormais ne plus y avoir de doutes quand au lien entre infection par le Zika lors de la grossesse et microcéphalie. Un travail publié dans le NEJM qui a compilé différentes données épidémiologiques, cliniques et moléculaires vient en effet de conclure dans ce sens.
"Nous pensons que la microcéphalie fait probablement partie d'un éventail de défauts de naissance qui pourraient affecter les femmes, soit à un moment particulier de la grossesse, ou durant toute la grossesse", a expliqué le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, en présentant les conclusions de cette étude . "Jamais avant cela nous n'avions connu une situation dans laquelle la piqure d'un moustique pouvait provoquer une malformation dévastatrice chez le foetus", a-t-il ajouté.
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