Le Haut Conseil de la santé publique estime dans un communiqué publié vendredi que la transmission sexuelle du virus Zika est « probable » même si les données sont, à ce jour, trop peu nombreuses pour évaluer son importance. Si ce mode de propagation est probablement négligeable par rapport à la transmission vectorielle, il doit être sérieusement pris en considération dans les zones d’endémie et il doit être envisagé comme un mode de transmission potentielle en dehors de ces zones.
Des recommandations de précaution
Les experts recommandent donc pour les femmes vivant en zones d’épidémie, d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant la durée de la grossesse si elles sont enceintes et de consulter en cas de signes cliniques évocateurs d’une infection Zika. Et les femmes en âge de procréer sont vivement encouragées à envisager une contraception pendant la durée de l’épidémie de Zika dans la zone où elles vivent. Les hommes ne sont pas écartés de la prévention, et ils se doivent d’éviter tout rapport sexuel non protégé avec une partenaire enceinte, ayant un désir de grossesse ou en âge de procréer.
Par conséquent, les femmes enceintes vivant dans des zones indemnes d’épidémies doivent éviter tout voyage en zone à risque, d’éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme ayant pu être infecté par le virus Zika. Et les femmes en âge de procréer doivent se prémunir de tout risque infectieux en utilisant une contraception si elles voyagent en zone à risques.
Les arguments scientifiques qui fondent l'avis
Ces décisions du HCSP se fondent sur des observations épidémiologiques et biologiques. Les experts rappellent que la première et seule observation publiée à ce jour d’une transmission sexuelle du virus Zika concerne un couple américain du Colorado en 2008. Le mari avait contracté l’infection au Sénégal et déclaré la maladie six jours après son retour. Sa femme a déclaré la maladie neuf jours après le retour de son mari. Le diagnostic a été sérologique chez les deux patients. Un autre cas a été signalé en janvier 2016 au Texas chez une patiente dont le partenaire sexuel revenait d’un voyage au Venezuela.
Concernant l’existence de virus infectieux dans le sperme (isolement du virus sur culture cellulaire à partir du prélèvement de sperme), l’observation princeps est celle d’un patient de Tahiti avec hématospermie en 2013. La PCR Zika était positive dans le sperme et dans les urines mais pas dans le sang
La durée d’excrétion du virus Zika dans le sperme débute pendant la phase préclinique. Elle persiste encore deux semaines après l’infection au moins chez les patients qui ont une hématospermie. La durée à considérer varie donc d’au moins 5 jours avant l’apparition des signes cliniques à au moins 18 jours après. Mais on ne connait pas sa durée maximale.
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