L'OMS a annoncé vendredi que le virus Zika n'était plus "une urgence de santé publique de portée mondiale". "Le virus Zika reste un problème hautement important à long terme", a néanmoins déclaré le Dr David Heymann, président du Comité d'Urgence de l'OMS sur Zika. Le statut d'Urgence de santé publique mondiale avait été décrété le 1er février.
"Le Comité d'Urgence estime que le virus Zika et ses conséquences restent un défi de santé publique persistant et important, qui requiert une action intense, mais ne représente plus une urgence de santé publique telle que définie par les Règlements de santé internationaux", a souligné l'OMS dans un communiqué. "Nous ne minimisons pas l'importance de ce virus", a toutefois tenu à relever le Dr Peter Salama, directeur exécutif du Programme d'urgences de santé de l'OMS, lors de la conférence de presse. "En fait, en en faisant un programme de travail d'une durée plus longue, nous envoyons le message que Zika est destiné à durer et que la réponse de l'OMS va se maintenir d'une manière très solide", a-t-il ajouté.
"L'infection par le virus Zika et les conséquences qui y sont liées (...) doivent être gérées par l'OMS, les Etats et les autres partenaires de la même façon que d'autres menaces de maladies infectieuses sont traitées", a estimé l'OMS dans son communiqué.
L'annonce de l'OMS a suscité une réaction particulièrement inquiète au Brésil, qui compte le plus de cas de microcéphalies potentiellement liés à Zika avec un total de 2.033, suivi par la Colombie (46 cas). "Nous sommes préoccupés du fait que le message de l'OMS puisse être interprété comme un signe négatif, que le (virus) Zika n'est plus une urgence, une priorité. L'effort international doit continuer, ne peut pas baisser. Le problème du Zika ne disparaît pas avec le fait que (le virus) n'est plus une urgence de santé publique mondiale", s'est alarmé pour l'AFP Paulo Gadelha, le président de la Fondation gouvernementale brésilienne Oswaldo Cruz (Fiorcruz), chargée de lutter contre les problèmes de santé publique au Brésil. Le ministre brésilien de la Santé, Ricardo Barros, avait d'ailleurs annoncé vendredi devant la presse à Brasilia, quelques heures avant la conférence de presse de l'OMS, que le Brésil maintenait tout son territoire en situation d'urgence de santé publique en raison de Zika et ce, "jusqu'à ce que le suivi (de la situation) nous donne toute tranquillité".
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