Le CHU de Caen a ouvert quatre salles de consultations non programmées de médecine générale pour éviter la saturation de ses urgences pendant la grève. Une initiative unique en France et dont le premier bilan est jugé positif par la direction comme par la CME.
« Beaucoup de CHU ont programmé des lits supplémentaires pour la période de grève, rapporte Frédéric Marie, directeur général adjoint du CHU caennais. Apparemment, nous sommes les seuls à avoir choisi une autre option, à l’instigation du DG Angel Piquemal, avec l’ouverture de quatre consultations de médecine générale pour éviter l’engorgement du service des urgences et épargner à des patients non prioritaires une attente insupportable. »
La CME (commission médicale d’établissement) a adhéré tout de suite au projet. « L’appel au volontariat lancé auprès de nos 400 médecins a permis de recruter très vite 30 volontaires qui ont accepté de donner une demie journée de leur temps de travail », se félicite le Pr Marie-Astrid Piquet, présidente de la CME.
Sur un site fléché, dans un bâtiment distinct des urgences, les patients, envoyés par le centre 15 quand leurs médecins ne consultent pas et que leur état n’est pas jugé urgent, sont accueillis sans rendez-vous par une aide-soignante et ils voient un médecin qui peut éventuellement les orienter vers un service spécialisé.
L’activité est élevée, mais grâce au dispositif, peut-être surdimensionné, il n’y a pas d’attente. Entre 30 et 40 patients sont pris en charge tous les jours ouvrables, de 9 h à 18 h. « Comme en ville et sans attendre », insiste le Pr Piquet.
30 patients de plus par jour
La soupape est appréciable pour les urgences, dont le flux a tout de même subi une progression, passant de 140 à 170 patients/jour. Un score qui reste « optimal », selon la présidente de la CME, alors que deux urgentistes supplémentaires travaillent en renfort au centre 15 et que les effectifs des urgences pédiatriques ont été doublés, avec 111 patients/jour contre 70 en moyenne normale, un score qui reflète la situation épidémique pour la gastroentérite et les VRS (virus respiratoire scincitial).
Naturellement sans financement dédié, cette opération aura donc atteint ses objectifs. « C’est une première pour nous, souligne le Pr Piquet, un test grandeur nature qui pourra être réactivé dans d’autres contextes de crise. Et qui montre que nos équipes, quelles que soient les difficultés rencontrées par le CHU, (amiante, incendie, certification, budget), ont toujours à cœur d’anticiper et de surmonter les obstacles pour améliorer la prise en charge des patients. »
Les consultations de médecine générale fonctionnent jusqu’au mercredi 31 dé cembre. Quitte à être reconduites, le cas échéant, selon les prolongations du mouvement de grève.
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