E-prévention, téléconsultation et aide au diagnostic

En Nouvelle-Aquitaine, des médecins créateurs numériques

Par
Publié le 17/04/2020
Article réservé aux abonnés
Face à la menace des géants du web, les professionnels libéraux de Nouvelle-Aquitaine mettent sur pied des outils de communication, de prévention et de soins.

Le numérique : chimère ou levier d’amélioration de la prise en charge du patient ? La question a réuni une centaine de professionnels de santé soucieux de garder la main sur la e-santé, lors de la troisième édition du Forum Santé et Avenir, à Bordeaux.

L’URPS médecins libéraux de Nouvelle-Aquitaine y a présenté plusieurs outils numériques régionaux, conçus par les soignants du territoire. « Nos salles d’attente sont des lieux d’information et de prévention, souvent encombrés d’affiches et de flyers, mode de communication obsolète, a expliqué le Dr Jean-Luc Delabant, généraliste bordelais et vice-président de l’URPS. C’est pourquoi nous avons créé MedTV. » Il s’agit d’un programme vidéo de 90 minutes qui tourne dans les salles d’attente, assurant promotion de la santé, conseils de prévention et de bon usage du système de soins. Simple à utiliser, sans frais (pris en charge par l’URPS), sans publicité, indépendant de l’industrie pharmaceutique, renouvelé régulièrement, avec des messages validés par les médecins de Nouvelle-Aquitaine, MedTV peut être personnalisé selon le cabinet et sa spécialité. En test pendant plusieurs mois, MedTV est bien accueilli par les patients : « un sur deux aborde en consultation un sujet traité dans la vidéo », souligne le Dr Delabant.

Autre service : MedPrev, un outil numérique de prévention qui s’appuie sur un questionnaire (activités, repos, consommations, vie sociale, environnement) d’aide au diagnostic des comportements à risques. Renseigné par le patient, il est discuté lors d’une consultation avec le médecin qui peut établir, avec le logiciel, un parcours de prévention pluriprofessionnelle.

Neurologie et psychiatrie aux avant-postes

Cette créativité numérique se retrouve dans la prise en charge des AVC par téléconsultations de neurologues, accessible de tous les services d’urgences de la région ou les téléconsultations expérimentales de psychiatrie avec la Creuse, département déserté par cette spécialité.

« Les professionnels de santé sont le fer de lance de ces nouveaux outils éthiques », souligne le Dr Nicolas Brugère, médecin généraliste et adjoint au maire de Bordeaux. Une façon de coller au plus près aux besoins des patients et de s’affranchir autant des plateformes commerciales de télémédecine que de la menace des géants du web, GAFAM et autres BATX.

 

 

   

 

De notre correspondant Patrice Jayat

Source : Le Quotidien du médecin