Mieux vieillir au domicile, voilà l'objectif principal de la chaire « SilverTech » fraîchement créée à l'université de technologie de Troyes (UTT), dans l'Aube.
En France, 15 millions de personnes sont âgées de plus de 60 ans. À l'horizon 2030, cette population passera à 20 millions. Le vieillissement s'accompagne d'une perte d'autonomie et d'un risque d'isolement social. Il est donc primordial que la société s'adapte sur « le plan technologique en proposant des produits et des services pour les personnes âgées », estime Jacques Duchêne, porteur du projet SilverTech.
La chaire s'inscrit dans ce cadre. Elle se concentre sur le développement de technologies de repérage et de suivi de la fragilité des personnes âgées. « Elles permettront de dépister précocement les personnes fragiles et d'intervenir sur la perte de leurs capacités fonctionnelles », résume-t-il.
Évaluation de la marche, de l'équilibre et de la force
Ainsi l'UTT s'est dotée d'un laboratoire d'idées ouvert à tous afin de construire des outils pertinents. « Des matinales thématiques sont organisées régulièrement, on travaille avec les personnes âgées sur l'innovation et l'usage. C'est un terreau d'idées », explique Dimitri Voilmy, responsable du site. Pour les projets déjà plus avancés, l'équipe dispose dans des locaux ultramodernes d'un Living lab ActivAgeing (LL2A), un laboratoire d'innovation ouverte dans lequel les personnes âgées expérimentent des prototypes.
Un « appartement de recherche et d'innovation a été aménagé », poursuit Dimitri Voilmy, en poussant la porte d'entrée. Au premier abord, tout semble normal. Mais ce lieu de vie recèle de technologies. Les pots de fleurs contiennent des capteurs « fantômes » analysant la vitesse de marche des personnes dans le salon, la salle de bain est équipée d'un pèse-personne évaluant la qualité de l'équilibre et dans la chambre, une balle de préhension palmaire siège sur le bureau. L'ensemble de ces appareils sont reliés à des tablettes et permettent un suivi des individus.
« Les personnes âgées viennent volontairement tester ces technologies, elles évaluent l'intérêt et surtout l'usage. La durée d'un test est aléatoire, tout dépend du protocole », précise Dimitri Voilmy. « L'objectif est de récolter des informations sur la fragilité physique de la personne », poursuit-il.
Les tests permettent d'ajuster certaines technologies avant la phase d'industrialisation et de commercialisation. En 2014, l'UTT avait présenté une application en partenariat avec Microsoft Research au Portugal, ayant pour but de rompre l'isolement des personnes âgées. Cette application baptisée « le majordome virtuel » permet à un senior de naviguer sur la Toile et de commander l'ordinateur grâce à sa voix et des gestes au lieu d'utiliser la souris et le clavier. Elle sera bientôt commercialisée.
Budget 600 000 euros
La silver économie et le marché des technologies liées au grand âge sont en expansion. Pour explorer de nouvelles pistes dans l'innovation, la chaire « SilverTech » dispose d'un budget de 600 000 euros distribué sur trois ans. Le modèle économique est basé sur un partenariat public-privé (Plurial-Novilia, Crédit agricole, Assystel, Alpix, Festilight).
La prochaine étape concernera la sensibilisation des étudiants au domaine de la silver économie et des technologies liées au maintien de l'autonomie des personnes âgées. Jacques Duchêne souhaiterait également que la chaire s'ouvre à des nouveaux champs de recherche en particulier dans le domaine de la mobilité.
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