L’essayer c’est visiblement l’adopter. Après quinze jours de tests en mars, la maison de retraite Lasserre d’Issy-les-Moulineaux va désormais accueillir un trimestre durant cinq ans le petit robot Nao. Le reste de l’année, ce dernier ira offrir ses services aux équipes de trois autres lieux d’accueil pour personnes âgées de la ville.
Conçu comme un outil de support aux aidants et soignants, Nao est d’abord un animateur : il raconte les nouvelles du jour, détaille le menu des repas, sait esquisser quelques pas de dance, pousser la chansonnette ou organiser des parties de bingo. Il peut répondre à des questions simples ou même engager un échange plus élaboré à condition qu’un membre de l’équipe de l’établissement lui souffle les réponses par l’intermediaire d’une interface mobile sur tablette reliée en WIFI. « Ce qui est intéressant au niveau thérapeutique avec ce robot, c’est qu’on l’utilise comme médiateur au sein de nos ateliers », explique Aurélia Vasseur, psychologue à la maison de retraite Lasserre. Est-ce peut-être le simple effet de la nouveauté, mais le courant semble passer avec les résidents. « Cela nous a un peu surpris au début, mais ils réagissent très bien, ils sont très enthousiastes, curieux, ont envie de toucher le robot et de savoir comment il fonctionne », décrit la psychologue. Développé par la société française Aldebaran située à quelques pas de là, le petit robot humanoïde Nao est un concentré de technologies.
Plus de 16 000 euros
Du haut de ses cinquante-huit centimètres, il embarque notamment deux caméras, quatre microphones directionnels, un télémètre sonar, une carte inertielle (pour savoir s’il est debout ou assis), neuf capteurs tactiles et huit capteurs de pression. Son interface logicielle exploitant un noyau Linux open source est ouverte aux développeurs pour lui attribuer de nombreuses fonctionnalités. Nao est actuellement utilisé dans le domaine de l’éducation (de l’enseignement primaire au supérieur), auprès d’enfants autistes, dans quelques magasins, voire même en tant que chroniqueur à la télévision. Rebatisé « Jean-Mi », il donne la réplique chaque samedi à l’animateur Thierry Ardisson sur Canal Plus. Afin d’évoluer auprès d’un public de seniors, Nao est équipé de la solution logicielle Zora mise au point depuis deux ans par la société belge Zora Robotics. Cela représente un coût non négligeable : 270 euros par mois pour un contrat de cinq ans. Dans le cadre de la maison de retraite Lasserre, c’est la ville d’Issy-les-Moulineaux qui finance intégralement l’outil.
Invasion robotique
À ce jour, 80 robots « Nao-Zora » placés dans différents instituts des pays du Benelux sont quotidiennement au contact de plus de 6 000 personnes. « Nous avons aussi cinq hôpitaux en Belgique qui emploient le robot dans des services pédiatriques », précise Fabrice Goffin, responsable de Zora Robotics. « Les développements autour de Nao peuvent aller très loin du moment où cela reste dans les limites de l’acceptable. Le robot ne peut pas procurer de la chaleur humaine et n’a pas vocation à remplacer des personnes », souligne-t-il. Polyglotte, le Nao-Zora pourra aussi trouver sa place dans des services d’urgence, estime Fabrice Goffin. D’autres solutions robotiques sont d’ores et déjà opérationnelles. Un robot peluche phoque « PARO » aide déjà des malades Alzheimer dans certains hôpitaux français. Au Japon, les robots HOSPI commercialisés depuis peu par Panasonic sont programmés pour assister les personnels hospitaliers dans des tâches fastidieuses comme le transport de médicaments. Aux États-Unis, le robot RP-VITA permettra d’intervenir dans le suivi simple de patients. Enfin, la société Aldebaran développe le projet Romeo qui entend aller plus loin encore dans l’assistance de personnes avec des robots humanoïdes capables d’ouvrir des portes, monter un escalier ou attraper des objets sur une table.
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