MH17 : un anthropologue néerlandais trop prolixe devant des étudiants en médecine

Publié le 24/04/2015
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George Maat, un anthropologue néerlandais de l’université de Leiden, aux Pays-Bas, en a trop fait devant des étudiants en médecine. Travaillant à l’identification des victimes du vol MH17, abattu en Ukraine à la mi-juillet 2014, l’expert a été suspendu après avoir montré des photos de restes humains lors d’une conférence publique organisée début avril par des carabins.

« Il a été suspendu de ses fonctions, et nous verrons plus tard si d’éventuelles autres mesures doivent être prises », a expliqué le porte-parole de la police médico-légale néerlandaise (LTFO), selon lequel cet expert « semble avoir montré des photos qui ne peuvent pas être montrées lors de rencontres publiques ».

On reproche également à George Maat d’avoir commenté des aspects de la catastrophe qui sortent de son domaine d’expertise, notamment les causes du crash.

Le ministre néerlandais de la Justice a qualifié de « totalement déplacée et de mauvais goût » l’intervention de l’anthropologue.

Environ deux tiers des 298 victimes du vol MH17 étaient néerlandaises. Les Pays-Bas sont chargés de l’enquête sur les causes de l’accident, de l’enquête pénale ainsi que de l’identification des corps.

Les experts médico-légaux doivent encore retrouver et identifier les corps de deux victimes.

L’Ukraine et les États-Unis affirment que l’appareil a été abattu par un missile sol-air fourni par Moscou aux séparatistes prorusses. La Russie dément et pointe du doigt les forces ukrainiennes.

Une réunion publique

Devant les étudiants en sciences de la santé à l’université de Maastricht, George Maat avait montré une série de photos de restes humains pour expliquer comment était effectuée l’identification.

Le partage de telles informations est permis tant qu’il est limité aux pairs, notamment dans un but d’apprentissage professionnel, et une conférence destinée exclusivement à des étudiants peut tomber dans cette catégorie. Problème, pour la police : la conférence incriminée était certes organisée par des étudiants en médecine, « mais elle était publique, et c’était clairement indiqué sur l’invitation, tout le monde pouvait venir ».

L’affaire a d’ailleurs été révélée par des journalistes de la chaîne de télévision privée RTL Nieuws présents à la conférence.

Dans une réaction publiée par la police, l’expert dit ne pas avoir « réalisé » que d’autres personnes, hormis les étudiants, pouvaient assister à la conférence.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr