Une maison des aidants s’ouvre dans l’Orne

Une offre globale pour le binôme aidant-aidé

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Publié le 17/10/2019
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À Flers, dans l’Orne, une maison des aidants largement équipée en gérontechnologies propose des haltes-répit et des week-ends répit au binôme aidant-aidé.
Permettre aux aidants de faire une pause de quelques heures dans la journée

Permettre aux aidants de faire une pause de quelques heures dans la journée
Crédit photo : DR

Permettre aux proches aidants de trouver de l’aide et du répit, c’est ce que propose la nouvelle maison des aidants à Flers, dans l’Orne, qui sera inaugurée le 18 octobre prochain. « Cette nouvelle structure s’appuie sur l’accueil de jour pour personnes Alzheimer que nous avons ouvert en 2012, auquel a été associé une plateforme de répit pour les aidants », indique Jean-Louis Montembault, président de l’Union nationale de l’aide et de l’accompagnement (UNA) du Bocage Ornais, à l’origine du projet. « Cela nous permet de proposer une offre globale d’accompagnement du binôme aidant-aidé dans une logique de parcours de vie », ajoute-t-il.

La maison dispose d’un accueil de jour pour 12 patients Alzheimer, d’une salle pour les activités physiques adaptées (balades virtuelles, espace Snoezelen), d’un jardin thérapeutique et d’un pôle prévention (ateliers mémoire, nutrition, bien-être, numérique, jeux de société, etc.). Les aidants, eux, peuvent profiter d’un espace formation (aux bons gestes, care management pour les aidants salariés et leurs managers, etc.), participer à des Cafés des aidants, bénéficier d’un accompagnement psychosocial et d’entretiens individuels avec un neuropsychologue, une infirmière, une auxiliaire de vie, voire avec un médecin de la consultation mémoire de l’hôpital de Flers « pour les aidants pour lesquels il peut être traumatisant de se rendre en milieu hospitalier ».

Établissement 2.0

« Nous avons également voulu que cette maison soit un lieu où l’on utilise des aides techniques et des gérontechnologies facilitatrices pour les personnes et le personnel », souligne Jean-Louis Montembault. Plan incliné motorisé et visiophone pour accéder au site, cuisines domotiques connectées, capteurs pour la détection des chutes, tablettes tactiles géantes, jeux en réalité virtuelle sont quelques-uns des dispositifs proposés aux patients. « Ils simplifient le travail des professionnels aidants tout en permettant de prévenir les risques professionnels inhérents à ces métiers, mais notre objectif est aussi de faire connaître ces dispositifs aux aidants, lors de journées portes ouvertes notamment, pour leur faciliter la vie à domicile », précise le président de l’UNA.

Enfin, l’établissement propose un système de halte-répit, pour permettre aux aidants de faire une pause de quelques heures dans la journée pendant que la personne aidée est accompagnée par la structure, ainsi que des « week-ends répit » au cours desquels le binôme aidant-aidé est accueilli dans l’une des 3 chambres mises à disposition dans le bâtiment, pour permettre à l’aidant de souffler un peu et participer à des activités proposées par l’établissement. « Nous pouvons également accueillir des personnes quelques jours lorsque des travaux d’ergonomie sont nécessaires au domicile », ajoute Jean-Louis Montembault.

Un congé de proche aidant bientôt indemnisé

Ce type de maison a vocation à essaimer pour, notamment, soulager les 8 à 11 millions d’aidants que compte notre territoire auquel s’ajoute, une loi promulguée le 22 mai dernier, qui vise à favoriser la reconnaissance des proches aidants. Elle devrait faciliter la prise de congé du proche aidant par les salariés. Ce congé, qui permet à un aidant de cesser temporairement son activité professionnelle pour s’occuper d’une personne en perte d’autonomie (âge, maladie ou handicap) pendant 3 mois renouvelables pour une période maximale d’un an est, en effet, non rémunéré. Il n’est donc généralement pas utilisé par les salariés.

En attendant la future loi Grand âge et autonomie, prévue en 2020, le gouvernement a donc d’ores et déjà inclus la rémunération de ce congé dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020, présenté le 30 septembre dernier. D’un montant de 43 € ou 52 € selon la composition du foyer, ce congé devrait être mis en place d’ici octobre 2020. Il sera pris en compte dans le calcul des droits à la retraite des aidants.

Stéphany Mocquery

Source : Le Quotidien du médecin