Tony Blair et Gordon Brown avaient investi des milliards et largement recruté pour remettre sur pied le National health service (NHS). Aujourd’hui, crise financière oblige, marche arrière toute. David Cameron veut économiser 20 milliards de livres en quatre ans sur le budget de la santé. Soit un objectif de 4 % d’économies. Une baisse des effectifs est programmée, assortie d’une profonde refonte de l’organisation du système de santé anglais. Le GP (general practitioner, médecin généraliste), qui est d’ores et déjà le passage obligé pour l’accès aux soins secondaires, va gagner en influence, et devenir le pivot du NHS. À charge pour les GPs, dès 2013, de gérer en direct 80 % du budget des hôpitaux. Les GPs pourront mettre en concurrence les établissements de santé publics et privés afin d’obtenir le meilleur rapport qualité/prix. La British medical association (BMA) est montée au créneau aux côtés des patients pour dénoncer les risques à la clé. Pour les patients comme pour les professionnels, une telle réforme menace directement la qualité des soins. L’opposition travailliste, de son côté, dénonce une tentative de privatisation du NHS.
Au Royaume-Uni, toute la population est couverte par le Service national de santé. Les hôpitaux publics sont organisés sous la forme de trusts hospitaliers à la gestion autonome, et financés par les assureurs privés et par les « primary care trusts » (PCT) pour le compte de l’État. Les trusts hospitaliers qui obtiennent les moins bonnes évaluations peuvent d’ores et déjà être confiés à un gestionnaire privé. La tarification à la pathologie a été introduite dans les hôpitaux publics britanniques en 2003.
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