Les médicaments vendus à l'unité en pharmacie, ce n'est peut-être pas pour demain… Alors que cette promesse du candidat Macron a resurgi dans le cadre du projet de loi contre le gaspillage, en cours d'examen parlementaire, les entreprises du médicament (LEEM) dénoncent les « fausses bonnes idées » de cette mesure (que le groupe LREM suggère de lancer dès 2022 dans les pharmacies).
Traçabilité altérée
Principale réserve aux yeux du LEEM : cette dispensation à l'unité (DAU) serait « totalement incompatible » avec la sérialisation à la boîte, dispositif en vigueur depuis février. Ce système européen permet de tracer une boîte de médicament depuis sa mise en distribution jusqu'au patient via un numéro d'identification unique. Objectif : assurer l'authentification du médicament et sécuriser le circuit de distribution.
Pour le LEEM, cette traçabilité acquise serait donc altérée par l'éventuelle vente à l'unité. « Ce "marquage à la boîte" (...) garantit l’authenticité des médicaments et l’intégrité des boîtes contre l’effraction, argue le LEEM. Au-delà des coûts que générerait une nouvelle adaptation des lignes de production et ce, uniquement pour la France, la dispensation à l’unité aurait pour effet de rendre inopérant un dispositif d’à peine un an destiné à sécuriser l’accès des patients à des médicaments de qualité. »
Pollution
Autre critique, le caractère « énergivore » de la DAU. Concrètement, le passage aux médicaments à l'unité chamboulerait la ligne de production des emballages en introduisant une nouvelle prédécoupe afin d'individualiser les médicaments sur les plaquettes. La démarche est jugée « polluante » par le LEEM. « L’adaptation nécessaire des lignes de conditionnement, ces blisters prédécoupés, bien plus grands que les blisters classiques, sont susceptibles de générer 30 % de déchets supplémentaires (aluminium et PVC), ce qui est en totale contradiction avec l’objectif de réduction des déchets prôné par la loi anti-gaspillage », s'agace le syndicat.
Une expérimentation de délivrance à l'unité avait été menée auprès d'une centaine de pharmacies sur 14 antibiotiques en 2014. Si le groupe LREM invoque des résultats prometteurs, le LEEM juge au contraire que ce test n'a pas montré d'« amélioration significative de l'observance ». Et d'ajouter : « La principale cause de gaspillage ne provient pas des conditionnements mais de prescriptions inappropriées et d'un mauvais suivi du traitement des patients. »
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