Déjà en décroissance de 4 % en 2019, le marché des produits de l’automédication poursuit sa baisse en 2020 : la vente des médicaments à prescription médicale facultative (PMF) a reculé de 9,4 % en 2020, à 1,8 milliard d'euros. Le marché a été fortement impacté par la crise sanitaire, explique Christophe de la Fouchardière, président de l’AFIPA (Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable).
Avec les gestes barrières, les patients ont eu moins recours aux médicaments pour combattre les pathologies hivernales (gastroentérite, rhume, syndrome grippal). Ainsi la baisse a été très marquée pour trois catégories de produits : les médicaments destinés aux voies respiratoires (-26,9 %), les antidouleurs (-7,7 %) et les conforts digestifs (-9,2 %). A contrario, les médicaments liés au sommeil ou au stress d'une part, et les vitamines d'autre part, connaissent un rebond des ventes : respectivement +2,5 % et +6,3 % par rapport à 2019. « Ces produits ont capté une demande en conseil à l’officine » analysent les industriels.
Le thermomètre sans contact au top
Les dispositifs médicaux, en revanche, ont bondi de 10 %. Sans surprise, ce sont les produits d’auto-diagnostic, avec notamment le succès du thermomètre sans contact, qui tirent leur épingle du jeu (+86 %, à hauteur de 130 millions d’euros).
Les soins à domicile consommables (gants, masques) ont vu leurs ventes augmenter de 17,4 % (190 millions d’euros). Quant aux compléments alimentaires, la croissance annuelle est de 1,4 % pour atteindre près d’un milliard d'euros. Les compléments visant à améliorer les défenses immunitaires ont bondi de 24 %, ceux pour doper la vitalité de 19 %.
Dans ce contexte de crise sanitaire, l’AFIPA a souhaité à nouveau renforcer la visibilité des missions des officines de proximité dans les soins de premiers recours. Une campagne de communication, élaborée avec deux syndicats de pharmaciens, devrait être lancée afin d'encourager les Français à avoir le réflexe pharmacien pour traiter les maux du quotidien. « Nous travaillons aussi sur un parcours de soins officinal », indique le délégué général Luc Besançon.
Label made in France
L'Agence nationale de sécurité du médicament aurait, par ailleurs, créé un groupe de travail autour des médicaments à prescription médicale facultative (PMF), croit savoir Luc Besançon. L'occasion d'aborder la question du délistage de certaines molécules relevant d’indications et de pathologies adaptées à l’automédication. « On a en France de 90 à 100 molécules qui ne sont pas disponibles sans ordonnance alors qu’elles le sont chez certains de nos voisins européens », insiste-t-il.
L'association revendique aussi la généralisation de l’inscription, dans le dossier pharmaceutique, de tous les médicaments PMF ainsi que des dispositifs médicaux et compléments alimentaires jugés pertinents par le pharmacien. Enfin, les industriels incitent l’État à soutenir la production de médicaments sans ordonnance en créant notamment un label « made in France ». Aujourd’hui, 55 % de médicaments sans ordonnance vendus en pharmacie sont produits dans l'Hexagone.
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