L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé dans une note publiée ce vendredi une nouvelle rupture de stock de Mantadix (amantadine hydrochloride, BMS), un médicament utilisé pour calmer les dyskinésies induites par les neuroleptiques et la L-Dopa chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Une spécialité comparable, l’Amantadine AL (hémisulfate d’amantadine), initialement destinée au marché allemand, sera cependant disponible à compter du 23 juillet 2015. Cette mise à disposition « à titre exceptionnel et transitoire » est réservée aux patients pour lesquels une alternative thérapeutique ne peut pas être envisagée.
Un médicament économiquement peu rentable
Cette rupture de stock, dont les premiers signes sont apparus en mars dernier, est la troisième en moins d’un an.
Selon l’ANSM, la firme BMS a fait part de sa volonté d’arrêter la production de Mantadix dès qu’une alternative serait trouvée. « L’amantadine est un vieux médicament antiviral dont l’action sur les dyskinésies a été découverte par hasard, rappelle Pr Philippe Damier, qui dirige le centre expert maladie de Parkinson du CHU de Nantes, c’est un médicament peu cher qui intéresse peu les entreprises pharmaceutiques. »
Des nouvelles formulations d’amantadine à action prolongées sont en cours d’évaluation et pourraient arriver sur le marché « d’ici deux ou trois ans », selon le Pr Damier, qui estime que ces nouvelles formulations – plus chères – devraient être fournies de manière plus régulière.
Les médecins et malades comptent également beaucoup sur une des dispositions du projet de loi de santé, qui envisage d’obliger les fabricants de certains médicaments clés à s’engager à mettre en place une production suffisante pour éviter les ruptures de stock. « Les antiépileptiques en feront partie, et il est probable que les médicaments antiparkinsoniens figurent également sur la liste », espère le Pr Damier.
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