« Déjà autorisés à renouveler pour un mois les ordonnances de traitements chroniques, nous permettons aux pharmaciens de renouveler celles-ci jusqu'à trois mois », s’est félicitée jeudi la députée de la majorité Stéphanie Rist. Dans le cadre de la proposition de loi sur l’accès direct portée par l'élue du Loiret – adoptée en séance à l’Assemblée nationale avant passage au Sénat – le gouvernement avait en effet déposé un amendement pour permettre aux officines de renouveler les ordonnances périmées durant un trimestre. Un texte adopté hier soir dans l'hémicycle.
Si le prescripteur n'est pas disponible
« Afin d’éviter aux patients chroniques des interruptions de traitement, dans le cas où la durée de validité d’une ordonnance renouvelable est expirée », le pharmacien pourra donc renouveler un traitement pour une durée maximale de trois mois et « par délivrance d’un mois », explique le gouvernement,
Une mesure exceptionnelle, applicable uniquement si « le médecin prescripteur n’est pas disponible dans un délai compatible avec l’état de santé du patient », détaille l'exécutif. L’officine aura l’obligation d’informer le prescripteur, « par des moyens de communication sécurisés ».
Dépannage
« Cette mesure va solutionner pas mal de problèmes au quotidien », réagit ce vendredi Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Mais pour le pharmacien de Limoux, il s’agit avant tout d’une mesure palliative. « C’est toujours mieux quand il y a un médecin, mais ça permettra de dépanner lorsqu’il n'y en a pas », résume Philippe Besset, pour qui « l’accès du patient au médicament est une priorité ». « De plus en plus de médecins partent à la retraite en donnant à toute leur patientèle des ordonnances d’un an, avec l’espoir qu’un confrère vienne replaquer », se désespère-t-il.
En 2022 déjà, la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) avait permis au pharmacien de renouveler pour un mois les ordonnances expirées renouvelables. Mais dans les faits, cette mesure n’est pas appliquée : les officines sont toujours en attente de textes d’application. « Pour l’instant, nous avons le droit de dispenser une seule boîte, pour une ordonnance expirée mais renouvelable », détaille le président de la FSPF.
Frottis pour les pharmaciens biologistes
Cet amendement de l’exécutif fait écho aux vœux exprimés par Emmanuel Macron début janvier. Devant les soignants, le président avait conseillé aux généralistes « de déléguer deux ou trois ordonnances par an à l’infirmier référent ou au pharmacien référent ».
Hier soir, les députés ont aussi – sur proposition de la majorité – adopté une nouvelle expérimentation concernant les pharmaciens biologistes. Pendant 18 mois, dans cinq départements, ils pourront réaliser des frottis, dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus.
La proposition de loi Rist sera examinée par le Sénat le 14 février.
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