Une officine fermée tous les deux jours en 2015, les pharmaciens dénoncent une situation « catastrophique »

Publié le 06/07/2016
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Les pharmacies sont dans une situation « économique catastrophique », ont alerté hier, mardi, neuf organisations du secteur, qui demandent au gouvernement une réévaluation de leur rémunération et une « réforme » de leur métier.

« La rémunération des pharmacies d'officine est en forte diminution pour la deuxième année consécutive. La perte s'accélère encore en 2016 avec une chute de plus de 2 % sur les quatre premiers mois de l'année », écrivent les neuf organisations signataires dont les deux principaux syndicats (FSPF, USPO) et l'Ordre national dans un manifeste.

Cette situation entraîne des « fermetures brutales et remet en cause le maillage territorial » des 22 000 officines et elle menace leurs emplois, souligne la profession, rappelant que ces commerces salarient 120 000 personnes et 6 500 apprentis.

Une officine ferme tous les deux jours en 2015 contre une tous les trois jours en 2014, a révélé l'Ordre national des pharmaciens en mai.

Le manifeste appelle « le gouvernement à s'engager avant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale [présenté à l'automne au parlement, N.D.L.R.] pour fixer un cadre économique clair ».

Sans une réponse du ministère de la Santé et une enveloppe prévue pour le budget de la Sécu, la réponse des officines « sera terrible », a lancé Gilles Bonnefond, le président de l'USPO.

Une rémunération adaptée aux nouvelles missions

Pour les auteurs du manifeste, ce cadre économique est « indispensable » avant l'ouverture de la négociation de la convention nationale pharmaceutique, prévue avant mai 2017. Ils demandent que leur rémunération soit « adaptée » aux nouvelles missions qui pourraient leur être confiées comme les actions de prévention et de dépistage ou la coordination entre les différents professionnels de santé.

Ils souhaitent également que leur rôle dans le bon usage du médicament et auprès des personnes âgées soit « conforté ». 

Avec l'AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr