Les mouvements européens de défense de l'hôpital public se fédèrent. Une soixantaine d'organisations de soignants et de patients originaires de tout le continent organisent, samedi 29 mai, une journée commune de mobilisation. Leur initiative, baptisée « SOS international pour la santé », vise à promouvoir un accès aux soins égalitaire et entend soutenir les hôpitaux malmenés par plus d'un an de crise sanitaire.
« Partout sont à l'œuvre des politiques d'austérité, de privatisation rampante de la santé et de sous-traitance coûteuse », a résumé, ce jeudi, le Dr Chérine Benzouid, cardiologue à l'hôpital Robert-Debré (AP-HP) et membre du collectif inter-hôpitaux (CIH). Les personnels mobilisés réclament des moyens financiers et humains supplémentaires pour le service public, une meilleure accessibilité aux soins et notamment au vaccin contre le Covid-19 ainsi que la « fin de la tarification à l'acte et l'arrêt des profits sur la santé », énumère pêle-mêle le Dr Stephen O'Brien, du collectif belge La santé en lutte.
Préserver les systèmes de santé
« Depuis des années, le budget des hôpitaux est inférieur aux dépenses, nous ne sommes plus en capacité de répondre aux besoins », alerte à son tour le Dr Sophie Crozier, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et membre du CIH. « C'est une question d'égalité sanitaire et sociale », prévient quant à lui Enric Feliu, responsable du collectif Marea blanca, basé à Barcelone.
« La santé est considérée comme un coût alors qu'elle est une richesse. Les systèmes de santé sont un bien commun qu'il nous faut préserver coûte que coûte », résume enfin l'appel à la mobilisation diffusé par les soixante organisations.
Des rassemblements sont déjà prévus en France, en Belgique, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. Si plusieurs collectifs et syndicats roumains sont solidaires du mouvement, la situation sanitaire sur place rend impossible pour le moment toute forme d'action.
À Paris une manifestation s'élancera à 13 h 30 de la Pitié-Salpêtrière en direction de l'hôtel de ville. Un happening aura également lieu à Saint-Ouen pour protester contre les fermetures de lits prévues dans le projet d'hôpital Grand Paris Nord. D'autres actions prendront place à Marseille, Brest, La Rochelle, Rennes et sur l'île de la Réunion.
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