La mise à l’abri et en confinement des personnes à la rue se concrétise progressivement. Après l’ouverture, la semaine dernière, de 2 000 places dans des hôtels et de trois centres de confinement pour les sans-abri, le ministère du Logement a annoncé hier la mise à disposition d’hébergements supplémentaires pour atteindre 5 467 places. « Cette mobilisation s’ajoute aux 157 000 places d’hébergement déjà existantes avant la crise sanitaire », souligne le Ministère.
50 millions débloqués
Quarante sites de confinement ont également été ouverts pour accueillir les malades du Covid-19 qui ne nécessitent pas d’hospitalisation. Trois avaient déjà été installés la semaine dernière à Toulouse, Paris et dans le Nord pour un total de 130 places.
Avec les nouvelles ouvertures, les centres d'hébergement médicalisés offrent actuellement 1 300 places « dans l'ensemble des régions métropolitaines hormis la Corse et à Mayotte », précise le ministère, qui indique également qu’une enveloppe d’urgence de 50 millions d’euros a été débloquée pour l’hébergement des sans-abri pendant cette crise. Plus de 80 sites ont été « pré-identifiés » et sont à l’étude pour porter à 2 900 le nombre de places dans les centres médicalisés. Pour l’heure, le ministère a recensé « un peu plus de 600 cas » de SDF contaminés dans les centres d’hébergements d’urgence.
La mobilisation des services de l’État, des associations et des groupements hôteliers se poursuit donc pour augmenter le nombre de places disponibles. La plateforme de location Airbnb a également été sollicitée pour la mise à disposition de logements pour le personnel soignant et les travailleurs sociaux des centres d’hébergement.
Des effectifs de travailleurs sociaux réduits de 30 à 40 %
Mal équipés face au Covid-19, ces derniers craignent pour la poursuite de leur activité en cas de contamination, alors que 30 à 40 % des effectifs sont déjà malades ou gardent leurs enfants, selon Claude Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), cité par l’AFP.
Dans un communiqué, l’Académie de Médecine s’inquiète également du sort des plus démunis, dont les fragilités augmentent le risque de développer une forme grave de l’infection. L’institution recommande ainsi que « les Permanences d’accès aux soins de santé, les associations humanitaires et les collectivités territoriales en charge de la sécurité sanitaire des personnes précaires bénéficient immédiatement de subventions exceptionnelles de l’État afin de pouvoir contribuer activement, sous forme d’information, de prélèvements, de moyens d’isolement, de traitements symptomatiques, à la réduction de la propagation du virus auprès des populations vulnérables ».
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