LE CANDIDAT vaccin RTS.S (GlaxoSmithKline, Rixensart, Belgique) est fondé sur un concept de protéine de circumsporozoïte fusionnée à l’antigène de surface de l’hépatite B (HbsAg). Ce vaccin a pour but de tenter de détruire le parasite à un de ses stades précoces, lorsqu’il entre dans la circulation ou les cellules hépatiques. L’objectif est de prévenir complètement l’infection en détruisant précocement le parasite.
En effet, la protéine de circumsporozoïte est l’antigène de surface le plus important sur le sporozoïte du Plasmodium. Le sporozoïte est la forme qui correspond au stade infectieux du cycle du parasite, au moment où il passe du moustique vectoriel au mammifère.
Ce type de candidat vaccin est actuellement le plus prometteur. Les anticorps contre la protéine de circumsporozoïte sont protecteurs chez l’animal. Sur les modèles de provocation de la maladie, les études ont montré une relation entre les titrages d’anticorps anti-cirumsporozoïtes et les taux de réinfection après un traitement curatif par antipaludéens.
Le candidat vaccin RTS.S a été associé à deux différents systèmes d’adjuvants. Celui qui fait l’objet de l’étude (AS01E) est formé de liposomes qui contiennent des immunostimulants.
Les résultats initiaux avaient montré que le vaccin RTS.S/AS01E confère une protection contre le paludisme clinique pendant au moins huit mois. Dans ce dernier travail, Ally Olotou (Kilifi, Kenya) et coll. ont suivi les enfants pendant sept mois supplémentaires.
Une étude de phase II, randomisée contrôlée, a été élaborée pour évaluer l’efficacité et la sécurité du vaccin RS.S/AS01E. Elle a été menée en Afrique, au Kenya (à Kilifi) et en Tanzanie (à Korogwe), chez des enfants en bonne santé, âgés de 5 à 17 mois. Huit cent quatre-vingt-quatorze enfants ont été inclus, 447 dans chaque groupe de traitement.
Les petits participants ont reçu 3 doses aux mois 0, 1 et 2, soit du candidat vaccin contre le paludisme, soit d’un vaccin contre la rage.
Des anticorps anti-circumsporozoïtes.
Des prélèvements d’échantillons sanguins ont eu lieu avant la vaccination puis à intervalles réguliers par la suite, pour titres les anticorps. Une analyse par modélisation a été réalisée pour examiner les associations entre les taux d’anticorps anti-circumsporozoïtes et l’efficacité vaccinale.
Ainsi, à plus long terme, l’efficacité du vaccin ne décline pas, et la protection contre la maladie clinique existe toujours à quinze mois, observent les auteurs.
Au terme de ces quinze mois, 58 des 209 enfants du groupe RTS.S/AS01E et 85 parmi les 206 du groupe vaccin contre la rage, ont connu leur premier épisode de paludisme. À ce terme, chez les enfants vaccinés, la probabilité d’être infectés par le Plasmodium flaciparum est donc réduite de 45,8 %.
Les effets secondaires sérieux ont été fréquents : pneumonie, convulsions fébriles, gastroentérites et attaques de paludisme. « Toutefois, ils ont été moins fréquemment rapportés dans le groupe RTS.S/AS01E (11,4 %) que dans le groupe vaccin contre la rage (19,7 %). »
L’analyse par modélisation a montré que le niveau de protection augmente rapidement et qu’une fenêtre étroite de concentrations d’anticorps (entre 30 UE/ml et 50 UE/ml) permet de faire la meilleure distinction entre les enfants qui sont vulnérables à l’infection et ceux qui ne le sont pas.
Dans un commentaire associé, Brian Greenwood (Londres) porte la discussion sur le manque de mesures immunologiques qui ont empêché de prédire de manière fiable une protection conte le paludisme et ont gêné le développement d’un vaccin. Il conclut : « Le besoin d’une telle corrélation sera moins fort si la phase III de l’étude du vaccin RTS.S/AS01E confirme les résultats déjà observés. »
The Lancet Infectious Disease, en ligne le 13 janvier 2011.
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