LE QUOTIDIEN : Comment fonctionne l’astreinte et pourquoi ce nouveau dispositif ?
Dr GUILLAUME MELLON : Dans les services d’urgences ou de réanimation, les motifs de recours infectiologiques sont fréquents. Le dispositif, initié par l’ARS, vise à homogénéiser et améliorer la qualité des soins en infectiologie sur l’ensemble du territoire francilien. L’astreinte entre dans le cadre de la permanence de soins en établissement de santé. Elle est active 7 jours sur 7, de 20h à 8h en semaine, de 13h à 8h le samedi et de 8h à 8h le dimanche. Elle est assurée par des médecins séniors spécialistes en infectiologie, joignables via un numéro unique (01.46.61.15.00). L’infectiologue d’astreinte remplit en temps réel une fiche personnelle d’information qui est faxée immédiatement au médecin qui a demandé l'avis. Il a également accès à une carte interactive des structures franciliennes compétentes en maladies infectieuses, qui permet d’orienter les patients en favorisant le lien entre les services d’urgence locaux et le centre de référence de proximité.
Quels sont les principaux enjeux du dispositif ?
En Ile de France, il y a 39 services compétents en maladies infectieuses, dont 11 services de CHU. C’était un pari important d’imaginer un service collaboratif, il fallait convaincre l’ensemble de la communauté infectiologique de participer au projet. La mobilisation a été importante, et il a fallu ensuite coordonner un dispositif auquel participent 103 infectiologues, ce qui représente une logistique lourde. Il a également fallu mettre en place d’importants moyens techniques, comme la plateforme web spécifique, qui permet entre autre d’assurer la traçabilité des avis.
Un mois et demi après la mise en fonctionnement, avez-vous déjà une visibilité sur les avis effectués ?
Depuis le 4 Avril, nous avons eu 195 appels, et le volume croît en mai. Presque 90% des appels proviennent de services d’urgence, mais il y a aussi des appels de services de réanimation, ou de spécialité, y compris de CHU parisiens. Un tiers d’entre eux concernent des cas d’infections sévères, un tiers des cas d’infections complexes type infections sur matériel, infection à BMR, ou infection de l’immunodéprimé, et enfin un tiers porte sur des fièvres au retour de voyage. Les appels permettent de gagner du temps dans la prise en charge thérapeutique et dans la mise en place de mesures spécifiques comme les isolements. Ils permettent aussi de mieux orienter les patients. Pour le moment, le ressenti est positif du coté des consultants comme des infectiologues.
Le service ne concerne que les hôpitaux et les cliniques. À l’avenir, peut on imaginer son élargissement, à la médecine ambulatoire par exemple ?
Si l’astreinte fonctionne et que l’on montre qu’elle répond réellement à un besoin, l’idéal serait de pouvoir proposer ce service à toutes les structures médicales. L’enjeu principal à moyen-terme sera alors de parvenir à l’intégrer sans être redondant et sans entrer en concurrence avec les mesures locales déjà en place. En ce qui concerne l’extension à la médecine ambulatoire, cela suppose d’évaluer d’abord le besoin des médecins installés en terme d’avis infectiologique, et les systèmes déjà mis en place localement. On peut penser que ce besoin existe, en particulier dans les zones d’Ile de France moins médicalisées. Le projet a permis de rapprocher les infectiologues de structures proches, et renforce le réseau francilien de maladies infectieuses. Il favorise le lien entre les équipes soignantes, et on ne peut que souhaiter que cela s’ouvre aux structures ambulatoires.
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