Fermeture de la maternité de Dourdan : les médecins conjurent Touraine d’intervenir

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Publié le 10/06/2015

Crédit photo : DR

36 des 39 praticiens hospitaliers de la maternité de Dourdan (Essonne), rattachée au centre hospitalier Sud Essonne Dourdan-Etampes (CHSE), ont adressé à Marisol Touraine et Claude Evin, patron de l’ARS Ile-de-France, une lettre de protestation contre la fermeture de leur établissement prévue le 1er juillet. Réunis en collectif médical, les professionnels emboîtent le pas de la population, des personnels et de la ville, mobilisés de longue date contre le regroupement des naissances sur le site d’Étampes.

Ce projet prévu depuis 2014 par l’ARS condamne cette maternité de niveau I (600 accouchements par an), en difficulté depuis plusieurs années, à mettre la clé sous la porte. Mardi 9 juin, tous les médecins membres de la commission médicale d’établissement (CME) issus du site de Dourdan (sauf un) ont quitté la table de la CME en signe de protestation.

Déni de démocratie

Dénonçant dans leur lettre un « déni de démocratie » et la fermeture « brutale » de l’établissement, annoncée le 29 mai en conseil de surveillance, les médecins veulent « rediscuter » le projet médical afin qu’une « solution satisfaisante puisse être trouvée ».

« La diminution de l’offre de soins du site de Dourdan affaiblira considérablement tout le site et entraînera à très court terme sa disparition, fragilisant l’ensemble du CHSE, établissement assurant la seule offre de soins hospitalière de tout le sud-ouest de l’Essonne, zone francilienne semi-rurale excentrée et très éloignée des autres centres hospitaliers », écrivent les professionnels.

« Les parturientes ne pourront plus accoucher à la maternité à partir du 25 juin. Aucun dispositif transitoire n’a été réfléchi, détaille au « Quotidien » le Dr Christophe Jedrecy, membre de la CME et responsable des urgences. Les médecins n’ont pas été consultés sur la mise en place du nouveau projet médical, élaboré en dépit du bon sens. Les autres maternités manquent de lits, tous les transferts risquent de ne pas être assurés. Devrons-nous garder les parturientes aux urgences ? »

Recours juridique

En parallèle à l’action des médecins, les usagers de l’association de défense et de sauvegarde de la maternité ont déposé un recours auprès du tribunal administratif de Versailles (Yvelines) pour obtenir la suspension de la décision.

Le président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), le Dr Patrick Pelloux, a prévu de se rendre à Dourdan le 17 juin afin de participer à une réunion publique et, tenter, une dernière fois, de contrecarrer la fermeture de la maternité.


Source : lequotidiendumedecin.fr