« Aujourd'hui, nos caisses sont vides ! Tout l'argent des médecins a été utilisé surtout pour des formations destinées à la prise en charge du Covid [sous forme de classes virtuelles, NDLR]. Nous avons besoin de moyens supplémentaires pour poursuivre ces formations, sinon nous serons contraints de les suspendre », alerte le Dr Charles-Henri Guez, président du Fonds d'assurance formation de la formation médicale (FAF PM). Cet organisme est géré par les syndicats de médecins libéraux (pour les praticiens libéraux qui se sont acquittés de la contribution pour la formation professionnelle – CFP).
Succès des classes Covid
Depuis l'épidémie, le FAF-PM a sorti son chéquier pour payer des actions de formation en particulier autour des problématiques liés au Covid-19 (réorganisation du cabinet, tests, oxygénothérapie, etc.). Selon le Dr Guez, « cette politique a connu un immense succès, les organismes de formation habilités ont proposé de très nombreuses sessions et les médecins ont été très nombreux à s’inscrire ».
Du 15 mars au 10 juillet, 1 700 classes virtuelles ont ainsi été proposées aux médecins libéraux réunissant pour chaque session (d'une heure et demie) entre 6 à 20 médecins participants. 70 % des formations étaient consacrées au Covid, 15 % étaient ciblées sur les organisations territoriales (CPTS) et le reste sur d'autres thèmes comme la téléconsultation. L'enveloppe de 10 millions d'euros dont dispose le FAF-PM grâce aux cotisations des médecins (103 euros par médecin) a été rapidement épuisée.
Se former sur la vaccination
Face à cette situation financière critique, le FAF-PM a écrit mi-novembre à Olivier Véran pour réclamer le versement avancé de la nouvelle dotation annuelle de 10 millions d'euros. De surcroît, il a sollicité Jean Castex en vue d'un financement « exceptionnel » de plusieurs millions d'euros pour de nouvelles actions de formation en urgence, en particulier sur la vaccination Covid qui se profile.
Sans le soutien de l'État, l'organisme ne pourra pas lancer ce programme dont le cahier des charges est déjà prêt. « Nous sommes inquiets sur la vaccination Covid, ajoute le président du FAF-PM. Les organismes habilités par le FAF-PM sont prêts et les médecins de terrain nous réclament déjà des formations pour mieux connaître les vaccins. C'est important car des personnes âgées disent déjà ne pas vouloir servir de cobayes. »
Cette situation de tension financière sur les formations du FAF-PM intervient alors que, parallèlement, l'Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) est très critiquée pour sa gouvernance (et son refus initial de financer des actions Covid dans le cadre du DPC, au motif que cela ne figure pas dans les orientations prioritaires).
À défaut de subvention, le patron du FAF-PM n'exclut pas de demander une hausse de la cotisation des médecins libéraux « pour pouvoir former correctement les libéraux ».
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