La CSMF se met en ordre de bataille

« SI VOUS en avez marre de la politique gouvernementale anti-médecins, votez CSMF ! ». Le ton est donné par le Dr Michel Chassang, patron de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui réunissait ses têtes de liste aux prochaines élections aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) mercredi dernier dans un hôtel parisien. But de l’opération : mettre ses troupes en ordre de bataille.

Très en verve, Michel Chassang est revenu sur « trois années de massacre orchestré », dénonçant pêle-mêle l’asphyxie de la vie conventionnelle, le blocage des revalorisations d’honoraires et la mise en place des stabilisateurs économiques. Même tonalité sur la « maîtrise comptable que le gouvernement vient de remettre sur les rails », selon Michel Chassang : « le pouvoir procède à des raids sur les honoraires des radiologues, des biologistes, et maintenant des anesthésistes ». À tel point que le patron de la CSMF se demande si, balayant la CCAM (nomenclature) technique, le gouvernement n’est pas en train de « rétablir les lettres clés flottantes ». Chat échaudé craint l’eau froide, estime en substance Michel Chassang, qui du coup se prend à douter des engagements présidentiels en faveur de la revalorisation du C au 1er janvier 2011. Toujours aussi offensif, le patron de la CSMF a ensuite estimé qu’à l’expiration de la précédente convention, « le gouvernement avait tout fait pour bloquer les négociations sur la suivante », ouvrant ainsi la voie au règlement arbitral mis en place depuis le mois dernier.

Le « respect » comme slogan.

Mais la CSMF n’entend pas se cantonner au rôle de critique de la politique gouvernementale, elle veut profiter de la campagne des URPS pour rendre public son programme, dont le titre en dit long sur l’exaspération de ses troupes : « le respect des médecins ». Pour cela, la CSMF entend imposer « des honoraires décents pour tous les médecins », et propose en ce sens l’instauration d’une lettre clé unique pour toutes les consultations, le CM (consultation médicale), « avec instauration de plusieurs niveaux qui dépendraient non pas du médecin, mais du contenu et de la complexité de cette consultation », continue Michel Chassang.

La CSMF souhaite aussi l’instauration d’une équité entre la ville et l’hôpital. « Il est intolérable que les mesures économies ne pèsent que sur la ville », martèle à ce sujet Michel Chassang. Enfin, il faudra construire, après les élections professionnelles, « une convention bouclier pour protéger les médecins contre la loi Bachelot et les agences régionales de santé (ARS) ».

Bref, on l’aura compris, la CSMF compte frapper fort à l’occasion des prochaines élections. Ses listes sont quasiment bouclées dans toutes les régions, et la centrale syndicale a ouvert un site de campagne (http://elections.csmf.org) sur lequel les médecins pourront trouver son programme complet, ainsi que les listes CSMF, région par région. Les internautes y trouveront également des indications sur les modalités pratiques de l’élection et sur le mode de fonctionnement des URPS.