Frédéric van Roekeghem, dit Rocky, ancien directeur de l'assurance-maladie de 2004 à 2014, a invité les médecins à « s'engager plus fortement dans la maîtrise des coûts » du système de santé, mardi 7 mars.
Invité à s'exprimer à l'Académie nationale de médecine, le polytechnicien a reconnu que les marges de manœuvre étaient certes restreintes dans le cadre de l'ONDAM « mettant sous tension les professionnels de santé ». Pour autant, a-t-il ajouté, de nombreux défis peuvent être relevés, les professionnels étant « chacun porteur d'un intérêt collectif ».
« Pour un équilibre des comptes à long terme, il faut plus de prévention, plus de parcours optimisés mais aussi un travail sur la qualité des pratiques et la pertinence des prescriptions », a noté Frédéric van Roekeghem. Hasard ou ironie du calendrier, l'intervention de l'ex-patron de la CNAM se déroulait le jour même de la publication des résultats timorés de la maîtrise médicalisée en 2016, les médecins libéraux n'ayant rempli que deux tiers de leurs objectifs d'économies l'an passé.
Défavorable à une Sécu universelle
Le prédécesseur de Nicolas Revel a jugé « raisonnable » d'imposer à l'assurance-maladie d'être à l'équilibre chaque année, sans pour autant sacrifier « l'excellence de notre médecine » et sans monter les catégories de professionnels les unes contre les autres.
Après cette allocution d'une vingtaine de minutes, les Académiciens ont questionné le haut fonctionnaire. L'un d'entre eux a notamment regretté la gestion des hôpitaux, cloisonnée entre médecins et administrateurs. « Je pense qu'on devrait ouvrir la direction des hôpitaux plus largement aux médecins, comme cela se fait dans les cliniques », a admis Frédéric van Roekeghem.
Interrogé sur un régime de Sécurité sociale universelle qui prendrait en charge l'intégralité des soins, proposé notamment par le candidat de « la France insoumise » Jean-Luc Mélenchon, il s'est montré réticent. « En théorie, cela est possible mais cela pose la question de la socialisation de l'économie, ce ne sont pas mes convictions personnelles », a indiqué Frédéric van Roekeghem, aujourd'hui directeur général de MSH International, filiale d'un courtier en assurance, spécialisée en assurance santé à l'étranger.
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