Le « BMJ » s'interroge sur l'information en temps de crise sanitaire à propos du Pandemrix

Publié le 21/09/2018

Le « British Medical Journal » s'interroge ce vendredi sur l'information donnée au public lors de crises sanitaires à propos de la campagne de vaccination mise en place lors de la pandémie grippale A (H1N1) de 2009.

Selon des documents révélés dans le cadre d'une procédure judiciaire lancée en Irlande par une patiente atteinte de narcolepsie* qui avait bénéficié d'une vaccination par le Pandemrix, le risque d'effets secondaires graves liés au vaccin était connu dès l'hiver 2009-2010, selon les données post AMM recueillies entre décembre 2009 et mars 2010.

Ces documents – reproduits en partie – ont été transmis au « BMJ » par l'épidémiologiste, Tom Jefferson, expert nommé par la partie civile. Ils montrent que les événements indésirables étaient plus nombreux avec Pandemrix qu'avec Arepanrix et contenant l'adjuvant AS03 ou avec un vaccin non adjuvé (tous 3 fabriqués par GSK). Au 2 décembre 2009, le nombre d'événements indésirables était de 3 807 (contre 510 et 2) dont 1 138 jugés sérieux (contre 95 et 0) et 47 décès (contre 6 et 0). Interrogé par la revue, le laboratoire n'a pas souhaité répondre. Quant à l'agence européenne du médicament (EMA), elle assure ne pas réaliser d'évaluation comparative des bénéfices et risques entre les produits homologués dans l'UE. « Pandemrix et Arepanrix ont été conçus pour une pandémie et ont été retirés du marché à la fin de la pandémie. Quels que soient les événements secondaires qu'ils ont pu provoquer, ce sont maintenant des vaccins du passé », souligne Peter Doshi rédacteur en chef adjoint du « BMJ ». Mais l'épisode « soulève des questions sur la transparence de l'information. À partir de quel moment les autorités sanitaires ont-elles un devoir de mise en garde du public sur d'éventuels effets secondaires mis en évidence par la pharmacovigilance ? Quel niveau de détail doit être donné à la population, par qui, comment - de façon proactive ou passive ? », interroge-t-il.

* Des cas de narcolepsie ont été enregistrés également en France.

 

Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr