Politique vaccinale

Les 15 propositions du Leem pour redonner confiance aux Français

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Publié le 05/07/2018
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Une enquête menée par l’IPSOS pour le Leem a montré que 83 % des Français se déclaraient favorables à la vaccination, pour eux et leurs proches (dont 34 % « tout à fait favorables »).

Les 17 % de sondés défavorables à la vaccination (dont 5 % « pas du tout favorables ») évoquent « les effets secondaires » (pour 21 % d’entre eux), « le manque d’information » (18 %) dont « le manque de recul sur les effets à long terme » (8 %), « les dangers liés à leur composition » (17 %) dont « la présence de substances nocives » (13 %). Ils estiment également qu’il y a trop de vaccins et qu’ils ne sont favorables qu’à certains d’entre eux.

Le Leem a aussi fait réaliser, par la société La Netscouade, une analyse des conversations en ligne (réseaux sociaux, blogs, forums, médias…) sur les vaccins. Il en ressort que les réseaux sociaux ont bien été un vecteur de désinformation sur la vaccination, mais sans vrai leader antivaccin (à part le Pr. Joyeux), et avec un engagement ponctuel et non structuré. Les arguments critiques des antivaccins portent sur la question de la liberté personnelle, de l’aluminium comme adjuvant, du vaccin contre l’hépatite B pour les bébés, du « lobby pharma » et, plus à la marge, de la question de l’immigration (vectrice de maladies infectieuses, selon certains). Cependant, l’information scientifique reste plus attractive sur les réseaux sociaux, résultat de la « contre-attaque institutionnelle et médicale » menée par les ministères, les instituts de recherche, les communautés de professionnels de santé et de médecins, mais aussi par le grand public via l’humour et la dérision.

Recherche, information, production

Les 15 propositions présentées par le Leem visent à « faire de la France la référence européenne de la politique vaccinale » et à « réinstaller le vaccin dans sa dimension de protection au sein de l’opinion publique ».

Pour restaurer la confiance dans les vaccins, le Leem préconise une information claire et transparente, par exemple avec un « label ministère » sur les sites d’informations vaccinaux ou la mise en place d’une veille sur les réseaux sociaux pour y proposer des sources fiables. Une formation initiale et continue renforcée des professionnels de santé permettrait quant à elle de faire de la vaccination un pilier du système de santé. 

À propos de la production et de l’approvisionnement, le Leem souhaite entre autres que soit instaurée une collaboration étroite au niveau européen entre entreprises du vaccin et institutionnels, et que les exportations parallèles soient mieux gérées afin de limiter les risques de tensions d’approvisionnement.

Les entreprises du médicament suggèrent, pour stimuler la recherche, de « favoriser le développement de partenariats publics/privé », de « faciliter la mise en œuvre des essais cliniques » et de « mieux orienter les politiques publiques grâce à la recherche en sciences sociales » (entre autres pour identifier les freins de l’adhésion citoyenne à l’acte vaccinal).

L'accès à la vaccination pourrait être amélioré de plusieurs façons, en facilitant le suivi du statut vaccinal par les citoyens, par exemple ou en valorisant financièrement les pratiques de vaccination. Le Leem suggère aussi que ces pratiques soit étendues à l’ensemble des lieux de soins et réalisées aussi bien par les médecins du travail que les sages-femmes, les infirmiers ou les pharmaciens.

Enfin, le Leem attend un raccourcissement des délais d’accès aux vaccins et une évaluation des données autour de la couverture vaccinale et du suivi des programmes vaccinaux, ce à quoi Agnès Buzyn s’était déjà engagée.

Fabienne Rigal

Source : Le Quotidien du médecin: 9679