TOUS LES ENFANTS, à l’âge de 24 mois, devraient avoir reçu 2 doses de vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. La 1re dose est recommandée à l’âge de 12 mois et la 2e entre 13 et 24 mois (respecter un délai d’au moins un mois entre les deux vaccinations). Elle peut être administrée plus tard si elle n’a pu être effectuée au cours de la deuxième année.
Rubéole
« Les personnes nées après 1980, n’ayant jamais été vaccinées contre la rougeole, quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies, devraient recevoir une dose de vaccin trivalent », souligne le Pr Daniel Floret (Lyon)
Chez les adolescentes et les jeunes femmes nées après 1980 non vaccinées ou dépistées séronégatives pour la rubéole, la vaccination est recommandée avec deux doses de vaccin trivalent. Il est nécessaire de s’assurer de l’absence d’une grossesse débutante et d’éviter toute grossesse dans les trois mois qui suivent la vaccination, en raison du risque tératogène théorique du virus vaccinal de la rubéole (mais aucun cas n’a été rapporté).
Papillomavirus
La vaccination contre les infections à papillomavirus humains est recommandée pour toutes les jeunes filles âgées de 14 ans afin de les immuniser avant qu’elles soient exposées au risque d’infection à HPV. Elles peuvent être vaccinées au choix par le vaccin quadrivalent (6, 11, 16, 18) Gardasil ou par le vaccin bivalent (16, 18) Cervarix.
Une mesure de rattrapage est prévue et le vaccin est également proposé aux jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de rapports sexuels ou au plus tard dans l’année suivant le début de leur vie sexuelle.
La vaccination contre les infections à papillomavirus ne se substitue pas au dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus par le frottis cervico-utérin, mais vient renforcer les mesures de prévention.
La couverture vaccinale des jeunes filles de 14 ans reste insuffisante à ce jour : seules 23 % des jeunes filles ayant eu 15 ans en 2009 ont reçu trois doses de vaccin HPV et 38 % de ces mêmes jeunes filles ont reçu au moins une dose (Avis HCSP 2010, annexe 3). « Avec la mesure de rattrapage, la couverture vaccinale serait de l’ordre de 40 à 50 % à 17 ans. Après, on ne sait pas très bien », explique le Pr Daniel Floret.
Coqueluche
On observe actuellement une recrudescence de la coqueluche, en particulier chez les adultes. Or, il s’agit d’une maladie grave chez le nourrisson surtout dans les trois premiers mois, pouvant être responsable de décès.
Les adolescents, puis les jeunes adultes qui ont perdu leur immunité, peuvent contracter la coqueluche et surtout la transmettre aux nourrissons non encore vaccinés et non immunisés. « Actuellement, les nourrissons qui font la coqueluche ont été contaminés dans 70 % des cas par un des parents », précise le Pr Daniel Floret. Le schéma vaccinal est le suivant : primovaccination avec un vaccin combiné : 1 dose à 2, 3 et 4 mois et 1 dose de rappel à 16-18 mois. Rappel ultérieur à 11-13 ans. La vaccination contre la coqueluche est aussi recommandée chez les adultes (1 dose avec un vaccin dTcaPolio) susceptibles de devenir parents dans les mois ou les années à venir (stratégie du cocooning) ainsi que, à l’occasion d’une grossesse, la mise à jour des vaccinations pour les membres de l’entourage familial (enfant qui n’est pas à jour pour cette vaccination, adulte qui n’a pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des dix dernières années). Pour la mère, la vaccination est recommandée en post-partum immédiat (l’allaitement ne constitue pas une contre-indication à la vaccination).
Femme enceinte
La grossesse constitue un terrain prédisposant aux complications pour la grippe A(H1N1), le risque maternel est plus élevé au cours du 3e trimestre. La vaccination contre la grippe A(H1N1) a ainsi été recommandée lors de pandémie. « En ce qui concerne la grippe saisonnière, actuellement, il n’existe pas de recommandations car on ne constate pas de surmortalité chez les femmes enceintes », déclare le Pr Daniel Floret. « Deux études récentes (1) (2) viennent de montrer que la vaccination contre la grippe saisonnière chez les femmes enceintes protégeait les nourrissons jusqu’à 6 mois : cela pourrait faire reconsidérer l’intérêt de cette vaccination chez ces femmes. »
Globalement, on ne vaccine pas les femmes enceintes. Les vaccinations avec des vaccins vivants (fièvre jaune, ROR, varicelle) sont formellement contre-indiquées. « Les vaccins non vivants ne sont habituellement pas recommandés bien qu’en Afrique on vaccine les femmes contre le tétanos pour protéger les nouveau-nés. »
(1) Zaman K, Roy E, Arifeen SE & al. Effectiveness of maternal influenza immunization in pregnant women. N. Engl J Med 2008:359:1555-64.
(2) Benowitz E, Esposito DB, Gracey KD & al. Influenza vaccine given to pregnant women reduces hospitalization due to influenza in their infants. Clin Infect Dis 2010:51:1355-61.
Conflits d’intérêt : la déclaration publique d’intérêt du Pr Floret peut être consultée sur le site du Haut Conseil de la santé publique : www.hcsp.fr
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