L’immunoadsorption à IgE fait son entrée dans le traitement des allergies alimentaires multiples. Cette méthode récente et sélective d’aphérèse se révèle capable de diminuer par elle-même la réactivité aux allergènes mais aussi permet de traiter par des anticorps anti-IgE des patients auparavant récusés. C’est ce que suggèrent des pédiatres de Rome dans une étude publiée dans « Pediatrics » à propos d’un cas suivi dans leur service de l’hôpital pédiatrique Bambino Gesu.
L’équipe dirigée par le Dr Alessandro Fiocchi rapporte le cas clinique d’un petit garçon de 6 ans, asthmatique et très handicapé par de multiples allergies alimentaires. Il présentait des réactions anaphylactiques au lait, à l’œuf, au poisson, aux noisettes, à la crevette, au soja et à la cacahuète. Pour d’autres aliments, il s’agissait de réactions immédiates non anaphylactiques, comme pour le kiwi, de prune, d’abricot, de poulet ou de dinde. Il a été retiré de la cantine du centre aéré pour éviter l’ingestion accidentelle d’allergènes. Il était suivi pour asthme depuis l’âge de 4 ans, un asthme qui n’était toujours pas contrôlé malgré du montelukast, du salmétérol et du fluticasone.
Un anticorps monoclonal
L’omalizumab (Xolair) est un anticorps monoclonal indiqué dans le traitement de l’asthme allergique persistant et sévère malgré un traitement optimal. Il semble qu’il soit intéressant aussi dans les réactions anaphylactiques dues à des allergies alimentaires multiples mais un taux d’IgE ›1 500 kIU/L contre-indique son utilisation. D’où l’idée que l’immunoadsorption à IgE puisse permettre d’ouvrir le traitement par anticorps monoclonal à des patients qui n’avaient pas été retenus.
Pour faire baisser les taux d’IgE, un programme de huit séances est appliqué au jeune garçon. D’un taux d’IgE culminant entre 2 800 et 3 500 kU/l, il passe à 309 kU/L au cours de la procédure. Le traitement par omalizumab est débuté après la 6e séance d’immunoadsorption. Le jeune garçon est devenu complètement tolérant au lait cuit dès la première séance. Quarante jours après la dernière séance, son régime alimentaire comporte du lait cuit, des noisettes, du soja et du poulet. Les autres aliments restent évités par mesure de précaution. Le niveau d’anxiété vis-à-vis d’une possible réaction anaphylactique a nettement baissé. Le petit garçon a pu aller à l’école pour sa première année sans avoir d’accident anaphylactique.
En conclusion de cette première description clinique, les auteurs estiment que si ces résultats sont répliqués, « une aphérèse sélective à IgE semble être suffisante pour réduire le risque d’anaphylaxie alimentaire dans le cadre d’allergies alimentaires multiples et quand les titres d’IgE sont élevés, d’ouvrir la voie à un traitement par omalizumab ».
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